Henriette Lucy Dillon

Biographie :

Henriette Lucy Dillon, est la fille du comte Arthur Dillon (1750-1794), "le Beau Dillon", 6e colonel propriétaire du régiment Dillon (Royal Irlandais) et de sa première épouse et cousine issue de germain, Thérèse-Lucy de Rothe (1751-1782).

De son second mariage avec Marie de Girardin (1749-1817), veuve du comte de La Touche et cousine germaine de l'impératrice Joséphine, Arthur aura une seconde fille, Frances, dite "Fanny", Dillon (1785-1836), qui épousera le 16 septembre 1808 (mariage de convenance devenu passion) le général comte Henri Bertrand (1773-1844), Grand maréchal du palais de Napoléon.

Henriette-Lucy épouse en 1787 Frédéric-Séraphin de La Tour du Pin (1759-1837), comte de Gouvernet, puis en 1794 à la mort de son père, comte de La Tour du Pin de Gouvernet, qui sera fait par Louis XVIII en 1825 marquis de La Tour du Pin et pair de France. Sa famille était issue des Dauphins du Viennois, souverains du Dauphiné.

Élevée dans le "sérail" de la Cour de Versailles, elle fut dame du palais de la reine Marie-Antoinette de 1786 à 1789. Sa mère, la comtesse Dillon avait eu cette charge de 1780 à 1782 (en surnuméraire).

Henriette Lucy, amie de la duchesse de Duras, sera surtout amie intime de sa fille, Félicie de Durfort de Duras (1798-1883), épouse en secondes noces du comte Auguste de La Rochejaquelein, frère du "saint du Poitou", le héros des guerres de Vendée. Elles resteront en étroite correspondance jusqu'à la mort d'Henriette Lucy en 1853, et la comtesse de La Rochejaquelein continuera à correspondre avec le petit-fils de marquise, Hamelin de Liedekerke Beaufort.

Sous la Restauration, la marquise de La Tour du Pin entretiendra également une longue correspondance avec son amie Mme de Staël.

Émigrée en Amérique, elle y s'y fera fermière, fabriquera des fromages, rencontrera des Indiens et Talleyrand, possèdera des esclaves qu'elle affranchira à son départ.

Elle est l'auteur du "Journal d'une femme de cinquante ans", relation sur la fin de l'Ancien Régime, la Révolution et l'Empire, paru pour la première fois en 1907.

"La plupart des historiens et écrivains qui se sont intéressés à la période couverte par le récit (1770-1815) de la marquise de La Tour du Pin de Gouvernet l'ont citée ou ont usé de son ouvrage. " (préface de Christian de Liedekerke Beaufort)