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Citation de enkidu_


Dans le Coran, l’idée de Miséricorde et le symbole de l’eau – en particulier de la pluie – sont d’une certaine manière inséparables. Et il faut y inclure l’idée de Révélation (tanzîl), qui signifie littéralement « descente ». Le Tout-Miséricordieux « fait descendre » et la Révélation et la pluie, et toutes deux sont appelées « Miséricorde » dans tout le Coran, qui en parle comme de « donneuses de vie ». La connexion des trois idées est si étroite qu’on peut aller jusqu’à voir la pluie comme une partie intégrante de la Révélation, qu’elle prolonge, pour ainsi dire, afin qu’en pénétrant le monde matériel, la divine Miséricorde puisse atteindre les derniers confins de la Création ; et accomplir le rite de l’ablution, c’est s’identifier, dans le monde de la matière, à cette vague de Miséricorde et remonter avec elle, comme la marée, vers le Principe, car la purification est un retour vers notre origine. De même, l’Islam – littéralement « soumission » – n’est rien d’autre que la non-résistance à la force du courant de cette marée qui reflue.
(…)
Si l’on se demandait comment ce symbolisme peut concilier avec le Déluge, qui a dépeuplé la terre, on devrait se souvenir que, quoique ce soit la pluie qui a déclenché le Déluge, le cataclysme lui-même est représenté dans le Coran comme une mer démontée. L’un des fils de Noé s’y est noyé et a été emporté par une vague ; or l’eau agitée est un symbole de vanité et d’illusion, les vagues étant autant d’images des accidents et vicissitudes de la vie, « irréelles »(1) par rapport à l’eau elle-même dont elles sont incapables d’altérer la véritable nature.

Il est révélateur que dans le verset des Ténèbres (Coran : 24, 40), qui suit presque le verset de la Lumière, plus connu, les actions des incrédules, juste après avoir été comparées dans leur vanité à un mirage dans le désert où l’homme assoiffé croit voir de l’eau, sont tout de suite après comparées à ce qui, en fait, est de l’eau, mais qui, « par accident », s’est tellement éloigné de sa véritable nature qu’il en est devenu semblable à un mirage : une mer dans la tempête et la nuit.

(1) La glace et les vagues sont des symboles parallèles, représentant respectivement la rigidité (ou la fragilité) et l’instabilité de ce monde assujetti aux formes. (pp. 101-102 & 108)
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