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Citation de Williamine


Ce qu'il a vécu à Berlin-Ouest, ce n'est pas en rasant tous les jours et en prenant de la lécithine qu'on peut y échapper. Un jour, il rencontre un couple sur le Ku-Damm, il les connaît tous les deux pour les avoir vus au cours d'Oehler et au cours de Dreyer, il les regarde l'un et l'autre avec fermeté ; montrant ainsi qu'il les connaît ; maintenant, se dit-il, ils vont tout de même lui dire bonjour ; mais ils passent leur chemin, et au moment où ils se croisent, la fille, au lieu de le saluer, dit à son compagnon Mon Dieu, est-ce possible ! Un autre jour, il arrive à la bibliothèque, il se permet de chercher un mot latin dans le dictionnaire, alors il s'aperçoit qu'un étudiant le montre du doigt à un autre, et l'autre dit en riant : Mon Dieu, c'est incroyable ! Et quand, tout de suite après, un autre s'approche de lui pour le saluer, allant même jusqu'à lui tendre la main et à lui demander comment il va, Alfred est incapable de prononcer autre chose qu'un glacial « Merci bien » et de planter là celui qui lui a posé la question. Il éprouve de la haine envers ces jeunes gens, bien qu'il paraisse bien plus jeune qu'eux. Il a pris la décision d'aller consulter un psychiatre. Sa mère le lui interdit Pas tant qu'elle sera en vie. Il suffit de se lever à l'heure, de se raser tous les jours et de ne tolérer aucune grossièreté, elle persiste dans sa conviction. Il ne faut pas se laisser traiter d'émigrant. Et s'ils ne intéressent qu'à l'érotisme, qu'à cela ne tienne, il suffira de dire « pouah ».
(Page 117).
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