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Citation de sylvette


Lorsque j’ai reçu le manuscrit des Dames du Chemin, je l’ai posé sur mon bureau puis attendu quelques soirées avant de prendre le temps de l’ouvrir.
Et ce soir-là, brutalement, sans y être préparé, j’ai commencé un long et utile voyage qui a duré jusqu’au bout de la nuit. Et pourtant, depuis cinquante ans, j’en ai dévoré des romans, parcouru des témoignages, feuilleté des nouvelles, épluché des correspondances. Mais dès
les premières pages, j’ai senti que ce que je découvrais n’était ni banal ni rebattu, et qu’au-delà des personnages embarqués dans le tumulte et les violences
de cette Grande, mais épouvantable Guerre, il y avait autre chose. J’étais captif, mais je ne savais pas encore de quoi. Puis lentement, ligne après ligne, feuillet après feuillet, le style s’est
imposé, mais surtout une sorte de poésiede l’horreur m’a intimidé. Étais-je, moi, capable d’écrire cela :
« Les coups de canon ont crevé les nuages et tué les anges. Dieu, le rouge au front, s’est enfui. Non pas qu’il soit lâche. Il a décidé de ne pas se mêler de la folie des hommes. »
Et se sont succédé les petits récitscourts, mais cinglants.(...)
Et ce lucide, poignant, et incisif regard porté sur les terres dévastées, les corps meurtris, les âmes violées, les innocents fusillés, enfin tout ce qui a nourri cette Grande Guerre, est d’autant
bouleversant : car c’est celui d’une femme d’aujourd’hui, une jeune femme même.
Jean-Pierre VERNEY Conseiller du Musée de la Grande
Guerre du Pays de Meaux 10 Novembre 2012 (extrait de la préface des Dames du Chemin)
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