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Citation de LaChroniquedesPassions


Alors que les femmes se préparaient pour la nuit, des bruits résonnaient doucement dans la prison caverneuse. Des soupirs, des sanglots et des prières chu-chotées devenaient un murmure constant ; un peu comme la poussée du vent dans les arbres. L’obscurité avait sa vie propre. Les lumières fluorescentes éteintes, le seul éclairage provenait de la fenêtre étroite de chaque prisonnière. La vitre était sale, et au-delà du volet, il y avait d’épais barreaux que Shea présuma être également recouverts d’or blanc. Au moins, elle pouvait s’accrocher à une petite tranche de l’extérieur.
Seule dans sa cellule, elle faisait de son mieux pour s’isoler du murmure, du désespoir. Son lit fait, elle s’étendit sur le dur matelas et regarda par la fenêtre, souhaitant être n’importe où ailleurs.

Quelque part, Torin était en train de la chercher. Elle en était convaincue. Aucun homme ayant promis aussi sérieusement un rituel d’accouplement ne lui permettrait de lui échapper. Et maintenant qu’elle était en train de prier pour qu’il apparaisse, la question était la suivante : pourrait-il la retrouver ?
Elle ferma les yeux et concentra ses pensées sur le grand homme aux yeux gris farouches. Il s’était lui-même appelé « Éternel ». Son Éternel. Pourquoi cela lui paraissait-il familier ? Ce seul mot semblait résonner en elle. Elle visualisa son visage dans son esprit et concentra tout son être sur cette vision.
Comme c’est étrange, remarqua-t-elle distraitement, il y avait seulement quelques heures, c’était lui l’ennemi. Maintenant, il représentait l’espoir. Avant, elle s’était inquiétée qu’il soit en quelque sorte relié aux rêves et aux visions étranges qui l’avaient obsédée. Elle ne s’en souciait plus. Elle accepterait les rêves. Tout ce qu’il avait prévu pour elle devait être mieux que tout cela.
Son image fermement gravée dans son esprit, elle finit par s’endormir, et le rêve se manifesta.
Elle était chez elle, dans une petite maison à l’orée d’une épaisse forêt, avec un torrent à proximité. Un feu de tourbe brûlait dans le foyer, et des herbes étaient suspendues aux chevrons du plafond. Il y avait une grande fenêtre qui donnait sur un jardin qui, même au clair de lune, avait une allure luxuriante. Tout était à sa place. De chaudes couvertures et des coussins reposaient sur la paire de fauteuils tirés près du feu qui crépitait. Des casseroles et des pots tapissaient des étagères où étaient soigneusement empilés plusieurs livres précieux. Le lit était grand et bosselé, recouvert d’une courtepointe qu’elle avait elle-même assemblée.
Dans son rêve, Shea reconnaissait ce lieu. Elle était elle-même et en même temps, elle était quelqu’un d’autre. Quelqu’un à une époque différente. La femme qui habitait ici. Qui travaillait ici. Qui aimait ici.


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