PHÉNIX
extrait 1
C’est une terre des confins où se contredisent les rêves.
À chaque réveil je me retrouve dans le champ des énigmes.
Je sonderai ton âme tels les lamantins du lac Ossi
Pour me nourrir des temps primordiaux.
Je reviens d’une aube qui gémit
Où se languit la princesse des mangroves,
Œuvres du Mont des dieux et de l’Océan.
Sa couronne est sertie des braises qui consumèrent l’aurore
Écoute ses plaintes inépuisées
Ses larmes emperlent nos infortunes
La mort a dédaigné ses faveurs et l’a punie d’une vie frivole
En elle une violente gésine
Terre mienne née au croisement des routes
Forêt de poudre et de dédain
Voici que tu renais dans nos mémoires
Sylphide entraînant ses grâces à d’antiques souverains
Tu aimantes baroudeurs et soupirants frénétiques
Qui rêvent des nuits d’accomplissement
Je t’emporte avec moi partout où je vais
Dans l’intime de mes luttes et déroutes
Terre séchée à mes semelles de pèlerin
…