Le vrai prestidigitateur trouve sa récompense dans le sentiment d'un travail accompli avec perfection, pour la beauté du geste. Le gain ni les applaudissements ne lui sont nécessaires. Abandonné avec le matériel de son art, sur une île désert, il resterait parfaitement heureux. Il ne cesserait jamais de tirer des œufs durs de sa bouche, débiterait son boniment aux vents indifférents et les affres suprême de la faim ne lui ferait sacrifier ni lapin vivant ni poisson rouge. Zuleika, sur une île déserte, eut consacré la majeure partie de son temps à la recherche d'une emprunte de pied masculin.