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Citation de GuyMontag


Que dire ? Que c’est à pleurer ? Que Georges Orwell ne s’était hélas pas trompé, ou alors, juste sur la date ?
J’ai beaucoup d’admiration pour cet écrivain et pour son œuvre, 1984. Longtemps, on s’est raillé de lui, son anticipation ne s’était pas révélée exacte. Big Brother is watching you ! Ça sonnait comme un roman visionnaire ayant raté sa cible.
Et voilà qu’Internet avait changé la donne. La dictature existait, son emprise sur la liberté aussi, avec autant de bassesse et le même caractère sournois, invisible. Mais elle n’était ni religieuse, ni idéologique, elle venait de poisons profondément ancrés en nous : l’avidité, l’envie, la cupidité. L’Hitler du XXIème siècle n’avait rien d’un fanatique, il était au contraire froid et calculateur comme Wall Street. Ses généraux, à la tête d’institutions financières toujours plus puissantes, faisaient la pluie et le beau temps sur les États, à coup de notations, de rapport alarmistes sur l’emploi ou le pouvoir d’achat, de financement des campagnes électorales. Terminée l’ère des tyrans violents, désormais, les despotes utilisaient la manipulation, la médiatisation et la démagogie comme armes de destruction massive.
Mes amis Anonymous pensent que leurs actions dans la rue conduiront à la révolution, que le monde régi par les spéculateurs tombera et que sur ses cendres débutera une ère meilleure.
J’ai peut-être l’âme noire, mais je n’y crois pas. Depuis la Rome antique, on connait la recette qui tient le peuple tranquille, éloigné des fracas de la révolte. Du pain, et des jeux ! Pour satisfaire les estomacs, l’industrie s’est débrouillée pour que les masses ne meurent pas de faim. Entre fast-food et soupes populaires, les populations à risque sont sous contrôle.
Quant aux divertissements, la télé remplit son office, les programmes abêtissants captivent les masses et font parler dans les couloirs, des écoles aux bureaux. Les gladiateurs des temps modernes sont dans les stades, tout le monde s’en distrait, et les consciences peuvent rester endormies. Même la pauvreté ne mérite pas que l’on se fasse tuer tant que les deux ingrédients ne font pas défaut : le pain, et les jeux.
Ceux que combattent les indignés de la rue ont la main mise sur ces deux leviers commandant à la sagesse du peuple. Tant qu’il en sera ainsi, nulle révolte ne les fera trembler.
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