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Citation de Charybde2


Les hameaux de l’est polonais n’en finissent pas de s’étirer le long des routes. Ils sont une rue. Une rue unique et jalonnée d’habitations toutes de bois.
Aucune ruelle transversale, aucun détour possible, aucun crochet autorisé, même par simple curiosité, vers une petite place qui serait centrale et où grincerait au vent la modeste enseigne d’un commerce de proximité. Non. On ne peut ici que filer tout droit. Car derrière les maisons, il n’y a plus de village. La morne étendue des prairies que clôture généralement la forêt de bouleau et de pins, s’y déroule, aplatie sous le souffle des steppes lointaines de Russie.
On arpente le hameau qui n’en finit pas et les maisons de bois, avec les cours de ferme disposées bien en carré, sont si espacées, séparées parfois les unes des autres par une jachère ou un lambeau de forêt, qu’on croit en avoir terminé de sa traversée quand d’autres habitations surgissent encore, vertes, rouges, grenat, orange, comme des étincelles de couleur joyeuse, comme des pieds de nez au vague à l’âme des alignements. (Bertrand Redonnet, « Souricière »)
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