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Citation de wentworth23


Extrait
Neuf siècles d'héraldique

Histoire et évolution

Les groupes humains, clans, tribus, cités se sont toujours regroupés autour d'un emblème collectif : les cités grecques frappaient monnaie portant leurs propres symboles ; à Rome, chaque gens usait d'un emblème héréditaire et les légions n'avançaient que précédées de l'aigle impériale et de leur propre bannière.
Les armées médiévales, quant à elles, se regroupaient autour de bannières d'étoffe, la plupart du temps monochromes, et les combattants se protégeaient au moyen d'un imposant bouclier. Il était tentant d'utiliser la surface de ce bouclier pour y peindre des figures géométriques vivement colorées ou des animaux plus ou moins féroces, pour impressionner l'ennemi.
L'indescriptible mêlée des premières croisades incita les chefs des «nations» participantes à s'organiser. En 1188, pour rassembler plus facilement leurs combattants, Philippe Auguste, Henri II d'Angleterre et le comte de Flandre signèrent un pacte des couleurs : le Français prit le rouge, l'Anglais choisit le blanc et le Flamand opta pour le vert.
Mais l'évolution de l'art de la guerre entraîne une importante modification de l'armement des chevaliers. Désormais revêtu d'une cotte de mailles avec capuchon - le haubert -, lui-même recouvert d'une chemise de toile, le chevalier est devenu difficilement identifiable... à moins d'utiliser cette chemise comme support pour des signes de reconnaissance qui deviendront avec le temps des emblèmes personnels pérennes. Peu à peu, toute la classe guerrière nobiliaire fait usage d'armoiries.
Parallèlement, à une époque où l'écriture n'est guère répandue, seul l'usage de sceaux permet d'authentifier les documents écrits. Des emblèmes personnels font alors leur apparition sur les sceaux des particuliers ainsi que sur ceux des villes : la première cité à s'en doter fut Cambrai en 1185.
Les innovations améliorant la protection du combattant renforcent aussi son anonymat. Le casque à nasal est remplacé par un heaume couvrant entièrement la tête, ne laissant pour la vue qu'une petite fente horizontale. À la fin du XIIIe siècle, le heaume se transforme en bassinet dont le ventail abaissé masque alors totalement le visage : les armoiries n'en deviennent que plus indispensables. D'où l'émergence de personnages connaissant parfaitement les armoiries et aptes à les reconnaître rapidement, que ce soit à la guerre ou lors des joutes chevaleresques : les hérauts d'armes, poursuivants d'armes ou rois d'armes.
Sur les champs de bataille, les hérauts, dépourvus d'armement, vêtus d'une tunique brodée - le tabard - aux armes de leurs seigneurs respectifs, assurent des missions diplomatiques entre belligérants, rédigent des testaments... et dénombrent les victimes après la bataille.
Entre deux guerres féodales, le tournoi est la principale activité du chevalier : excellent moyen de s'entraîner et opportunité de briller en société. Pour cela, il faut être vu et reconnu par les spectateurs, d'où la création d'invraisemblables échafaudages au sommet du heaume - les cimiers - reprenant les figures des écus ou, inversement, servant de thème aux écus.
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