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Citation de pgremaud


Cette troisième voie, la langue hébraïque le nomme le début « ruagh », ce souffle de l'esprit sur le tohu-bohu des eaux éparses, au matin du Monde. Ce bruit indéchiffrable derrière la barrière de Planck en deçà de laquelle les sciences ne savent aller, définit, au minimum et en termes de physique, la métaphysique. La langue grecque de saint Jean appelle « logos » la station sainte de la route qui part de ce souffle, et, en deçà, de ce tohu-bohu, puis court les Psaumes, le Cantique des cantiques et les furies prophétiques, pour descendre enfin en langues de feu, au matin de Pentecôte, sur la tête des apôtres, leur ouvrant le parler en langues, c'est-à-dire en Musique. Encore obscur et sourd à la connaissance, ce chemin devient divinement dicible.
Ce souffle sur les premières eaux, cette voix qui crie dans le désert commencèrent-ils et s'amplifièrent-ils quand les hommes s'hominisèrent, passant de la nature aux cultures, transition qu'ils n'eussent pu franchir, sans doute, privés d'une aide décisive du divin ? Issue du puits de cette césure et remplissant son abîme, cette onde audible lance la bête hominienne dans une aventure nouvelle et rejaillit en retour sur le tout de la nature, depuis son commencement. L'a-t-elle créée, je ne sais, nais, en tous cas, en la connaissant, elle la recrée.
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