Sans doute est il difficile aujourd'hui de prendre toute la mesure des découvertes de Yersin et de Simond. Pour mesurer réellement le retentissement, peut-être faut-il s'imaginer la peur et la douleur des hommes qui vécurent les grandes épidémies de peste de l'Antiquité et du Moyen Âge. Mettre en évidence l'agent causal de la tuberculose, du choléra ou encore du typhus, par exemple, représentait une prouesse scientifique de nature exceptionnelle et nobélisable. Mais identifier le bacille de la peste et objectiver son mode de transmission, cela revenait à démystifier ce qui fut considéré, pendant des siècles, comme le fléau par excellence, dont la seule explication possible ne pouvait résider que dans le châtiment divin.