Shakespeare était un petit salopard rusé. Je n'appréciais pas beaucoup ses comédies, ces farces pleines d'idiots du village et d'erreurs d'identité. En revanche, j'avais toujours été attiré par les tragédies, dans lesquelles même les sorcières et les fantômes ne parvenaient pas à détourner les spectateurs de cette vérité psychologique essentielle : de par notre nature même, nous sommes tous fondamentalement condamnés. Shakespeare n'a rien écrit de nouveau. Il n'a pas inventé la jalousie, l'infidélité ni la cupidité des rois. Il a compris que le mal était intemporel et il a braqué dessus un projecteur direct et inflexible, en disant : 'Voici ce que nous sommes et serons toujours'.
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