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Citation de Medelie


Le 20 juin, l’Assemblée fait le serment de donner une Constitution à la France. Aimée applaudit. « J’ai vu depuis la ruine d’une demi-douzaine de ces constitutions ; mille ans la France s’en était passée ; nous avons été dindonnés. »
Personne ne se doutait à l’époque de l’effondrement proche tant « les préludes des bouleversements sont toujours pleins de charme », poursuit Aimée. La Révolution française, on le sait – alors qu’elle l’ignorait encore –, fut l’œuvre d’hommes de lettres ». Les salons bruissaient de conversations philosophiques plus ou moins bien assimilées. Il est facile – et sans risque – de détruire le monde dans un salon. La mode est à « la chasse aux mots », comme l’a dit le roi Salomon, que cite notre duchesse, mais « la chasse aux mots ne produit rien », a conclu cet « épicurien sceptique » des temps anciens.
« Des écrivains adroits prirent alors beaucoup de peines et de soins, continue Aimée, pour apprendre au peuple français, heureux autant qu’il pouvait l’être, et beaucoup plus qu’il ne le fut depuis, l’énormité de ses souffrances… Et moi aussi, avoue-t-elle, j’ai respiré cette enivrante odeur de corruption dans nos salons, ouverts à tous ceux qui devaient se faire nos pires persécuteurs. Le tourbillon, né de leur verbe déréglé… a détruit un monde harmonieux, sous le couvert d’une mascarade effrontée, sanglante, absurde. »
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