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Citation de enkidu_


Tant d'opinions fausses sur l'Islam prévalaient en Occident. Ces idées occidentales courantes pouvaient être résumées ainsi : Le déclin des musulmans est dû principalement à l'Islam qui, loin d'être une idéologie religieuse comparable au christianisme ou au judaïsme, est plutôt un mélange impur de fanatisme d'hommes du désert, de sensualité grossière, de superstition et d'un fatalisme muet empêchant ses adhérents de participer au progrès de l'humanité vers des formes sociales plus élevées, au lieu de libérer l'esprit humain des chaines de l'obscurantisme, l'Islam les a plutôt resserrées ; en conséquence, plus vite les peuples musulmans seront émancipés des croyances et des règles sociales de l'Islam pour adopter le mode de vie de l'Occident, mieux cela vaudra pour eux-mêmes et pour le reste du monde...

Mes observations personnelles m'avaient maintenant persuadé que l'Occidental moyen se faisait de l'Islam une image extrêmement déformée. Ce que je lisais dans les pages du Coran n'était pas une conception du monde « grossièrement matérialiste », mais au contraire une intense conscience de Dieu s'exprimant dans une acceptation rationnelle de toute la nature créée par Dieu ; c'était une synthèse harmonieuse de l'intellect et des besoins des sens, des impératifs spirituels et des nécessites sociales. Il me devenait évident que la décadence des musulmans n'était due à aucune insuffisance de l'Islam, mais bien plutôt à leur propre incapacité de le vivre pleinement.
(…)
Quand ils méditaient cet enseignement du Prophète disant que Dieu n'a créé aucune maladie sans créer aussi un remède contre elle, ils comprenaient que, par la recherche de remèdes jusque-là inconnus, ils contribueraient à un accomplissement de la volonté de Dieu sur la terre. Il en résulta que la recherche médicale prit le caractère sacre d'un devoir religieux. Ils avaient lu ce verset du Coran : Nous avons créé toute chose vivante à partir de l'eau et, dans leur effort de pénétrer le sens de ces paroles, ils commencèrent à étudier les organismes vivants et les lois de leur développement. Ils posèrent de la sorte les fondements d'une science : la biologie. Le Coran désignait l’harmonie des étoiles et de leurs mouvements comme des témoignages de la gloire du Créateur ; dés lors les musulmans se mirent à l'étude de l'astronomie et des mathématiques avec une ferveur qui, dans d'autres religions, aurait été réservée seulement à la prière. Le système copernicien, qui démontrait la rotation de la terre autour de son axe et la révolution des planètes autour du soleil, fut élaboré en Europe au début du XVIe siècle (ou il souleva la colère des hommes d’Église qui y virent une contradiction de l’interprétation littérale de la Bible). Mais les fondements de ce système avaient été poses six siècles auparavant dans des pays musulmans. En effet, dés les IX et Xe siècles, des astronomes musulmans étaient arrives a la conclusion que la terre était sphérique et qu'elle tournait autour de son axe. Bon nombre d'entre eux ont même soutenu, sans jamais être accuses d'hérésie, que la Terre tournait autour du soleil. De même furent étudiées la chimie, la physique, la physiologie et autres sciences. A tout cela le génie des musulmans apporta une contribution impensable. Ils ne firent d'ailleurs rien d'autre que de suivre les injonctions de leur Prophète : A quiconque part à la recherche de la connaissance, Dieu rendra aise le chemin du Paradis ; le savant marche dans la voie de Dieu ; la supériorité du savant sur l'homme seulement pieux est pareille à la supériorité de la pleine lune sur tous les autres astres ; l'encre des savants est plus précieuse que le sang des martyrs.

Durant toute la période créative de l'histoire musulmane, correspondant en gros aux cinq siècles suivant le temps du Prophète, la science et l'instruction n'avaient pas de plus grand défenseur que la civilisation musulmane elle-même et aucune patrie plus sure que les pays où dominait l'Islam. (pp. 177-178)
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