D’autres encore ont reconnu dans l’Existence divine (wujûd al-Haqq) sept degrés (marâtib) répartis en deux catégories : les degrés éternels (qadîma) et les degrés contingents (hâditha). Les degrés éternels sont au nombre de trois : le degré de la Non-Dualité (Ahadiyya), celui de l’Unité (wahda) et celui de l’Unicité (wâhidiyya). Les degrés contingents sont aussi au nombre de trois : le degré des purs esprits élémentaires (arwâh al-mujarrada, al-basîta), le degré des corps subtils (ajsâm al-latîfa) qui est le monde des symboles (‘âlam al-mithâl) et le degré ou monde des corps grossiers (‘âlam al-ajsâm al-kathîfa). Quant au septième degré, c’est celui qui réunit tous les degrés précédemment mentionnés, à savoir les degrés corporels et lumineux, de même que l’Unité et l’Unicité. Il est l’ultime théophanie (tajallî), l’homme à l’état pur (al-insân al-mutlaq), prédisposé à l’imperfection comme à la perfection, par lequel s’achèvent les degrés, est parfait le monde et se manifeste le Dieu de Vérité – qu’Il soit glorifié et exalté ! – par la plus parfaite manifestation, conformément à Ses Noms et Qualités ; ainsi, l’homme occupe le rang le plus bas parmi les êtres de l’existence et le rang le plus élevé parmi les perfections(1).
Tu crois être un petit corps alors qu’en toi est replié le plus grand monde (al-‘âlam al-akbar).
(1) ‘’Le plus bas’’ parce qu’il est le plus éloigné, par sa complexité corporelle et psychique, de la ‘’simplicité’’ des esprits élémentaires ; il est ‘’créé de boue’’ ; il est aussi le dernier des êtres créés. Mais, selon la loi universelle de l’analogie inverse, cette ‘’ultimité’’ lui confère un caractère synthétique qui en fait un résumé du monde, le lieu des perfections et, partant, le miroir fidèle de la Divinité. (pp. 90-91)