Malgré des conditions idéales, elle ne put s’empêcher de repenser à Patrick.
Elle ressentait encore de la colère en pensant à lui. Parfois, elle avait été dans de tels accès de rage, que des pulsions meurtrières l’avaient assaillie. Bien sûr, cela n’avait été que des phrases insensées qu’elle s’était formulées en son for intérieur.
Mais depuis, elle s’était souvent demandée ce qu’elle aurait fait et jusqu’où elle serait allée si elle n’avait pas eu la force de partir.
Seule, elle ne pouvait pas vraiment aller où elle le désirait, car un accident arrive vite en montagne, mais pour l’heure, l’inscription à un club ne la tentait pas. Elle n’aimait pas marcher au milieu d’un groupe trop important et avait une prédilection pour les petites équipées.
Néanmoins, pour le moment, Angélique se moquait un peu d’être sans compagnie. So
La peur. C’était bien elle qui l’avait envahie quand Wayne avait changé de ton et l’avait regardée si durement qu’elle aurait pu croire qu’il était possédé tant elle avait eu, en face d’elle, un homme si différent de celui qu’elle avait épousé.
Mais qui avait-elle épousé justement ?
Bien qu’elle soit, cent mètres plus bas, la femme criait si fort, qu’elle pouvait l’entendre distinctement : « Salaud ! Fumier ! Je te déteste ! »
Angélique accéléra le pas pour s’éloigner. Cette violence lui rappelait trop son passé. Les cailloux freinaient sa progression.
Elle se rappelait uniquement de cette femme au bord de la falaise, de ses cheveux longs et blonds qui flottaient dans l’air et de ses mains sur son visage. À une telle distance, même à découvert, elle n’aurait pu la distinguer avec précision.
Ce boulot est si stressant... Mais je l’aime, tu comprends. Tous les jours, nous sauvons des vies... Seulement, parfois, nous échouons... Dans ce cas-là, rien n’est sûr. C’est pour cela que je suis un peu ailleurs ces jours-ci.
Bien sûr, je ne suis pas passée aux actes. Il y a un monde entre penser et faire, mais tout de même... Qu’aurais-je fait à leur place ? Non, en fait, je n’aurais rien fait ! La preuve, je suis partie et puis c’est tout !
Chose qu’elle s’était gardée de dire à Stephen pour ne pas le froisser. C’était un tout petit mensonge, pas très grave à ses yeux et cela évitait bien des discussions sur un sujet que Stephen ne pouvait pas comprendre.
Wayne arborait toujours en public une façade charmeuse et avenante. Cependant, ceux qui le connaissaient, comme Templar, savaient que sous cet aspect aimable et enjôleur, sourdait un être froid, calculateur et cruel.
Il s’était servi de sa grandiloquence pour la charmer, puis en avait fait une faiseuse de courses et de ménage ; un meuble d’appartement sur lequel il n’avait même plus fait la poussière de temps en temps.