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Citation de carolinemolino


Mais je ne savais rien et, tandis que j'attendais et que le vent tournait, j'ai simplement vu un homme s'avancer vers moi, ridicule dans un anorak trop grand pour lui, frottant l'une contre l'autre ses mains noires de suie, traversant la fumée avec ses particules et ses tourbillons teintés par les flammes, un homme qui s'était détruit, une fois encore, en mon nom. Il tournait le dos à la rivière. Le vent était plein d'acidité. Dans ce lent flot de lumière j'ai regardé en contrebas. La rivière sur le point de geler miroitait ça et là, formant de grosses bulles luminescentes. L'eau, là où elle coulait encore était noire et torsadée. J'ai pris conscience que la surface d'une rivière mettait des heures, voire des jours à geler - à retenir dans sa peau un monde d'une perfection cristalline -, et qu'il suffisait pour faire voler ce monde en éclats d'une pierre lâchée comme une simple syllabe.
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