Michel Trémois a eu une bonne idée pour sortir son couple de la morosité : s’offrir un petit séjour hors saison dans un château-hôtel de luxe vers Cahors. C’est une drôle de clientèle hétéroclite qui séjourne là, nos tourtereaux vont le découvrir très vite : entre un gynécologue dépressif, un détective privé aux dents gâtées, une nymphomane prompte à dévoiler ses dessous, une femme de chambre branchée extra-terrestres, un nain facétieux et sa compagne délurée, Michel et Nadine vont voir leur raison osciller dangereusement. Et puis, quand l’extravagante propriétaire des lieux est retrouvée pendue dans sa chambre, les vacances vont décidément mal tourner…
« Holiday » condense en peu de pages (environ 150) tout le talent de son auteur, Jean-Bernard Pouy : l’intrigue est un condensé noir de son génie. Les dents grincent tout du long, surtout celle du détective privé à la dentition peu amène, le rocambolesque heurte sans peine l’humour noir, le suspens et le mystère se font écho, les stéréotypes vont bon train dans ce huis clos mené tambour battant. Alors, quand la fin approche, et bien sûr quand on croit avoir tout saisi (surtout Michel Trémois), on se casse à nouveau la figure et les litanies du début peuvent reprendre : « J’en ai marre je comprends pas je comprends toujours pas je suis maudit si ce taxi pouvait m’emmener dans un autre monde ou me ramener deux jours avant… » (p. 27). Allez, Michel Trémois, vous reprendrez bien un peu de vacances ?
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Michel Trémois a décidé d'organiser un week-end romantique avec sa femme afin d'arranger son couple qui n'est pas au mieux. Il était hélas loin de s'imaginer ce qu'il allait vivre. Son week-end romantique va se transformer en véritable cauchemar. Sa femme invite sa mère à les accompagner. L'hôtel, réservé hors-saison, est en travaux, sans serviettes dans la salle de bain et les autres clients sont plus farfelus les uns que les autres : un nain farfelu, sa petite amie super belle, un homme déprimé toujours en larmes, un détective aux dents pourris, un peintre géant, une jeune femme brune qui passe qui retire ses sous-vêtements en plein couloir et une chanteuse lyrique qui répète en pleine nuit. Les situations sont bien trouvées, comiques et en prend vite en pitié ce pauvre type à qui il arrive des choses incroyables. Les auteurs retranscrivent son état d'esprit dans l'écriture aussi. Elle est rigoureuse, classique quand il est sobre mais dès qu'il se retrouve confus pour diverses raisons, les phrases deviennent déstructurées, la ponctuation disparaît, les mots se répètent. Cela est déconcertant au départ mais on s'y fait très vite et cela retranscrit très bien l'état d'esprit du narrateur.
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