Nathalie Nottet

Récit très poétique et d'une grande tristesse qui relate un passage de vie d'Elsa, troisième fille de la famille Triolet.

J'ai apprécié le style de l'écriture entre poésie et journal intime. Les chapitres sont très courts et la lecture avance très rapidement. Cependant, par moment, j'ai trouvé qu'il y avait trop de coupures relatives aux écrits d'autres écrivains. Ces petites interruptions avaient tendance à ralentir le rythme et parfois j'avoue que ça me faisait décrocher de la lecture.

Le thème exploité est encore aujourd'hui d'actualité, mais en lisant le résumé je ne m'attendais pas spécialement à cela.

Je ne connaissais pas cette auteure, et je trouve qu'elle a réellement un style intéressant !

J'ai mis beaucoup de temps à mettre mes impressions par écrit. Partagée entre une foule d'émotions aussi fortes que contradictoires. mais, avec du recul, je peux dire que je ressens une immense fierté à l'égard de l'héroïne car, malgré son parcours très tragique elle parvient à se construire une vie d'adulte. En témoigne la superbe lettre qu'elle envoie à son amie et dans laquelle elle se confie avec sincérité, discernement et sans haine. En témoignent également l'attrait qu'elle éprouve pour la lecture, l'écriture et l'admiration qu'elle voue à Elsa Triolet, auteure française, résistante et muse de Louis Aragon.

je salue ici le talent de l'auteure qui, de main de maitre, construit un roman difficile mais très riche.

le fond d'abord ! Elle dresse le portrait d'une société des années 70 , d'une famille de 7 filles, sous le joug d'un père tyrannique et d'une mère soumise, qui vit au regard des autres.

Elle nous parle de 'adolescence. Période délicate de notre vie pendant laquelle nous avons besoin d'amour, d'écoute, de patience, de confiance.

Elle nous parle d'amour, de liberté, d'avenir, de choix de vie, de colère, d'injustice, de cruauté, d'intolérance .

la forme, ensuite.

Et là, l'auteure a bousculé mes habitudes, me faisant sortir de ma zone de confort.

le style est percutant, incisif, télégraphique. Avec ses mots, l'héroïne décrit son mal-être, sa solitude, sa colère, son abandon. Ils lui servent à appeler à l'aide même si elle n'est pas entendue. A plusieurs reprises, j'ai eu envie de lui tendre la main...

Pour nous permettre de "souffler" , elle ajoute des allusions à la littérature et de nombreuses références à Elsa Triolet. Sa vie, son oeuvre, les lieux de vie, sa correspondance et j'ai pris ces éléments comme une bouffée d'oxygène..

C'est un roman coup de poing qui risque de ne pas plaire à tout le monde car il met face à des évènements qui dérangent. Et l' auteure prend le risque de déranger, de déplaire.

Sans compter sur les personnages qui sont décrits tels quels sans fard, un peu caricaturaux ou pas ?

Un roman qui demande énormément de recul, de concentration mais qui

a laissé une trace indélébile dans mon coeur.

A noter, une sorte de mystère qui plane et dont la clé s'ouvre dans les dernières pages. Même si j'avais un doute , cette vérité m'a laissée sans voix.

Et je termine par la superbe couverture !

Un grand merci à la Masse Critique de Babelio et aux Editions Weyrich.

Le passage de l'adolescence à l'âge adulte comporte de nombreux questionnements qui se révèlent sous la plume de Nathalie Nottet avec la justesse de son expérience professionnelle dans le milieu de l'aide à la jeunesse.

Le lecteur perçoit rapidement la minutie avec laquelle l'autrice opte pour une écriture très imagée, alternant les différents niveaux de langage comme un nouvel équilibre à trouver pour son héroïne. Un style tout autant direct que changeant, interpellant, qui peut entraîner le risque, pour le lecteur, de décrocher avant de plonger dans l'histoire d'Elsa.

A conseiller aux lecteurs sensibles à la quête d'identité agrémentée de références littéraires.

Une belle découverte pour laquelle je remercie Babelio et les Éditions Weyrich.

Trois personnages, trois voix, trois ressentis. Pas ou peu de dialogues. La narration se construit petit à petit par des monologues intérieurs. L'auteure parvient à nous faire ressentir les émotions des personnages, j'ai vraiment eu l'impression d'être dans leur tête, de partager le casque qu'ils portent sur la tête. Comment ? Par des mots, forts, percutants, des phrases courtes, très courtes parfois, des émotions vives, tranchantes, des paies intérieures ouvertes. Et j'ai continué ma lecture en assistant à ce drame, impuissante face à ce manque d'amour, à ce trop plein d'amour, face à l'incompréhension mutuelle, face à la solitude psychologique...C'est un livre perturbant, profond, qui ne m'a pas laissée indemne. L'auteure a exposé les faits, la réalité telle qu'elle est avec beaucoup d'objectivité. Cela témoigne d'une profonde connaissance de l'être humain, de ses manques, de ses obsessions, de ses maladresses. Un livre exceptionnel que je ne suis pas prête d'oublier et qui montre les conséquences des mensonges, des non-dits, des oublis.