Il faut parcourir le cycle de douze mois pour connaître le multiple visage d'un pays. Il faut avoir éprouvé le toucher rèche de ses bruyères et respiré la senteur de son herbe nouvelle, il faut avoir cueilli la myrtille et le cèpe, il faut avoir écouté la rumeur de ses nuits et mesuré d'un oeil rêveur l'ombre du mur, il faut avoir senti le coeur se tordre d'angoisse et de bonheur devant le reflet d'une branche penchée sur le miroir de ses eaux...Et lorsque chaque sens s'est ainsi nourri, abreuvé pendant le cours d'une année entière, il est possible de dire : ce pays est devenu mien, aussi.