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Critiques de Nicholas Gage (2)
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Eleni

Ce livre est un hommage de l'auteur greco américain, Nicholas Gage, à sa mère Eleni, qui a payé avec sa vie le sauvetage de son fils et de ses 3 soeurs lors de la guerre civile grecque tout de suite après la dernière guerre mondiale.



Contrairement à celle d'Espagne, cette guerre civile - probablement la plus terrible forme de guerre - qui a duré 3 ans et 8 mois (de février 1946 à octobre 1949) n'est pas très connue. À peu près tout le monde a connaissance de l'affrontement horrible qui a ravagé le pays de notre voisin méridional, exactement une décennie plus tôt, mais relativement peu est connu de la lutte farouche en Grèce, qui a cependant fait plus de 200.000 morts.



Les raisons sont multiples. En Espagne, il y avait une forte présence étrangère de combattants (les brigades internationales d'un côté et de l'autre les troupes fascistes allemandes et italiennes) et des journalistes de tout pays. le nombre de témoignages est impressionnant et de grands noms comme George Orwell et Ernest Hemmingway y ont prêté leur plume. Finalement, un dictateur à la gomme est sorti vainqueur de ce carnage et a régné jusqu'à sa mort, pendant plus de 3 décennies.



Dans cette Grèce lointaine, le conflit a été quasiment une affaire exclusive entre compatriotes. Comme cette guerre a été un des premiers affrontements de la Guerre Froide, il y a bien sûr eu de l'aide aux deux camps opposés : les américains et anglais à l'armée gouvernementale, le bloc communiste (Russie, Yougoslavie, Bulgarie et même l'Albanie) aux troupes rebelles communistes. La présence étrangère était minime. Peu de correspondants étrangers, peut-être parce que dans la plupart des pays une grande lassitude de guerre s'etait emparée du public. Et peu de témoignages nous en sont parvenus. Sûrement à cause de la méconnaissance du grec moderne de nos éditeurs, qui n'étaient guère enthousiastes d'en assurer la traduction. Lorsque la guerre a été gagnée par le camp du gouvernement, l'occident a poussé un ouf et est passé à autre chose.



D'où l'importance de ce témoignage par quelqu'un qui, bien que gosse - entre 7 et 10 ans - se souvienne, évidemment, très bien de ces années d'horreur et de la mort de sa mère Eleni, à qui il consacre son ouvrage, presque 35 ans après son acte de courage et d'abnégation.



Nicholas Gage, né Nikolaos Gatzoyizannis en 1939 à Filiates près de la frontière albanaise, est devenu aux États-Unis un journaliste d'investigation de renom pour le New York times et le Wall Street Journal. Ainsi, il s'est penché sur les agissements de la 'noble société' mieux connue sous son autre nom de maffia. Il a également dévoilé des affaires dans lesquelles était mêlé le vice-président Spiro Agnew (dont le père était malencontreusement d'origine grecque) sous Nixon et qui ont conduit à sa résignation. Entretemps, notre Nicholas écrivait aussi des best-sellers sur la 'Cosa Nostra' , dont un a un titre bien original : 'The Maffia Is Not an Equal Opportunity Employer' (hélas pas traduit). Après quoi il s'est tourné vers le cinéma et a collaboré avec Mario Puzzo au script du célèbre 'Le Parrain 3'.



C'est toutefois Eleni qui l'a rendu mondialement connu. Un ouvrage traduit en 32 langues et qui a gagné le premier prix de la Royal Society of Literature, l'équivalent britannique de l'Academie française. le succès du film de Peter Yates de 1985 dans lequel John Malkovitch l'incarne , comme vengeur, à l'écran, a contribué à sa gloire.

Nicholas Gage a un autre best-seller à son actif : 'Onassis et la Callas : Une tragédie grecque des temps modernes', paru en l'an 2000 sur l'histoire d'amour plutôt mouvementée entre le fameux armateur Aristote Onassis (1906-1975) et la plus célèbre diva de son temps, Maria Callas (1923-1977), surnommée simplement, Lá Callas. Mais cela est un récit d'un tout autre genre et après tout, selon moi, nettement moins tragique qu'Eleni.



Un livre que je recommande, parce qu' il relate une histoire vraie dans un contexte peu connu, est naturellement émouvant et se lit facilement.

À côté de cet hommage à sa mère, Nicholas Gage a baptisé sa fille aînée : Eleni !

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Eleni

Ce récit donne une idée assez précise de ce que fut pour la population grecque la guerre civile qui suivit le deuxième guerre mondiale : misère, famine, suspicion, vengeance.

Nicholas Cage, fils de l'héroïne exécutée, a émigré aux Etats Unis où il est devenu journaliste. Il retrace dans ces pages toute la souffrance -jusqu'à son assassinat-de sa mère et de toute la famille dans cette période dramatique.

Ce témoignage m'a émue, intéressée, informée mais j'en regrette l'anticommunisme primaire.

Les communistes ont tué Eleni, soit, mais tout le texte n'est qu'un vibrant pamphlet contre le communisme et les communistes grecs en particulier, comme si les exactions et les exécutions de civils des milices de droite n'avaient pas existé.

Un curieux manque de recul pour un journaliste, comme si la guerre civile n'était pas terminée?
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