Et puis, ajoutera-t-on, dans l'histoire de Calet, il n'y a qu'une question de malchance après tout, qui, avec le temps, se serait peut-être arrangée. Le temps. Oui, on sait, il guérit de bien des choses, mais il ne guérit pas, justement, de l'angoisse du temps qui passe. Calet m'avait raconté un jour que son fils, qui devait être âgé de sept ou huit ans alors, lui disait : " Oh, retiens-toi, papa, retiens-toi d'avoir cinquante ans..." Il s'est retenu tant qu'il a pu. Seulement, pour un écrivain, il n'y a guère moyen de se retenir qu'à ses livres. (p. 93)