LA PAUME
Je suis pauvre, trop pauvre
pour ne pas me réjouir
des suicides des autres
et c’est mon habitude
de fixer l’obscurité
comme on gagne sa mère
dans un duel.
Il y a des entr’actes dans les vestiaires
où tu échanges distraitement
les jours pour d’autres plus incommodes.
Tu n’as pas à te plaindre :
la fille que tu aimes
vieillit à contretemps avec toi ;
mais quelle femme n’a jamais rêvé
d’un voleur ?
Sous les chemises on trouve toujours des monnaies, des
médailles.
Entends-tu ?
La seule limite de ton péché
est dans ta paume.