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Critiques de Oliver Bullough (1)
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Moneyland



Né au Pays de Galles en 1977 et de formation historien à Oxford, Oliver Bullough a vécu de 1999 à 2006 en Russie et au Kirghizistan comme journaliste, entre autres pour l’agence de presse Reuters.

Sur la situation dans le Caucase et la guerre en Tchétchénie il a publié 2 livres pas traduits en Français "Let Our Fame Be Great" (2010) et "The Last Man in Russia" (2013).



Depuis son retour au Royaume-Uni, Bullough s’est spécialisé dans la face noire des finances à l’échelle mondiale. Sûrement que cet intérêt trouve son origine à ce qu’il a pu observer à Moscou et Saint-Pétersbourg comme déboires par les oligarques mafieux protégés par le kleptocrate en chef, nommé Vladimir Poutine.



Le monde de cet argent clandestin, loin des yeux scrutateurs des autorités et des épouses délaissées, Oliver Bullough l’a baptisé "Moneyland".

Dans le présent ouvrage révélateur, l’auteur nous offre un aperçu de quelques habitants et situations géographiques de Moneyland.



Dans le premier chapitre "Aladdin’s Cave" (la caverne d’Ali Baba) Bullough nous présente quelques citoyens honoraires, façon de parler, de Moneyland : Paul Manafort, directeur de campagne de Trump à l’élection présidentielle de 2016 et actuellement en taule ; et l’ex-président d’Ukraine Viktor Ianoukovytch, actuellement en fuite.



Paul Manafort avant de devenir le conseiller de Trump a été le spin doctor de personnages aussi peu recommandables que Marcos aux Philippines et Mobutu Sese Seko au Congo. Par la suite, il a organisé la fuite de capitaux de plusieurs oligarques russes. C’est ainsi qu’il a été accusé par le procureur Robert Mueller pour son rôle dans le "Russia Gate", c-à-d l’intervention de Moscou en faveur de Trump lors des élections de 2016. Les millions de dollars qu’il a ramassés ont été investi dans des propriétés de grosse valeur et une vie faste de nabab.



Le parcours de Viktor Ianoukovytch à la tête de l’Ukraine, comme Premier Ministre et Président de 2002 à sa fuite en Russie en février 2014, relève du grand banditisme digne d’un Al Capone, comme en témoigne sa collection inouïe de trésors dans son palace à Mejyhiria près de Kiev avec son terrain de chase privé et ménagerie qui ont stupéfié le monde. Il a fallu attendre janvier 2019 avant que ce gangster soit condamné par contumace à 13 ans de prison, mais grâce à son pote au Kremlin il a la paix pour profiter de sa fortune volée à son peuple.



Du point de vue géographique, l’auteur cite le cas de la minuscule île de Niévès (Nevis en Anglais) des petites Antilles dans la région des Caraïbes, même pas 100 km2, où il existe plus de sociétés (écran) que d’habitants : +18.000 contre 11.108. Une forteresse pour tous ceux qui ont de l’argent à cacher car l’île ne reconnaît aucun arrêt de cour de justice étrangère et pour pouvoir procéder à Niévès même il faut payer une caution de 100.000 dollars !



La liste des paradis fiscaux est incroyablement longue : les Îles Caïmans, les Îles Vierges américains et britanniques, Samoa, Vanuatu, Panama... et plus proches de nous Jersey et Chypre, sans oublier Malte (où l’on peut acheter des papiers d’identité), l’Irlande, les Pays-Bas, le Luxembourg et la Suisse ... si l’on tient compte de toute une gamme de facilités pour le grand capital.



Dans le cadre de la préparation de son livre, l’auteur s’est rendu dans de nombreux "high spots" de Moneyland. Rien que ses entretiens avec les responsables gouvernementaux et bancaires de Niévès valent le déplacement.



Le ton ironique et parfois carrément marrant d’Oliver Bullough n’empêche nullement un engagement et travail sérieux et solide. L’ouvrage, dans lequel il explore l’évolution du système monétaire international et ses lacunes ainsi que les différents types d’abus, est remarquablement instructif.



"Moneyland" m’a fait penser à l’ouvrage de Marshall Goldman "The Piratization of Russia" de 2003. Un autre livre qui illustre que dans la Russie de Poutine "le top 10% des Russes détient environ 87%" des richesses du pays, dont à peu près 52% est placé à l’étranger, offshore ou au large.



On ne peut que donner raison à Oliver Bullough s’il affirme (à la page 17) : "Si les riches peuvent esquiver les impôts et même voler impunément, l’écart entre ceux qui possèdent des actifs et ceux qui n'en ont pas ne peut qu’augmenter.

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