Olivier Beaumont

Il y a de l'atavisme dans le parcours de Marion Maréchal-Le Pen. Une règle immuable et implacable, celle d'un déterminisme social et politique qui fait que, quand on est naît Le Pen, on est Le Pen. Alors oui, "Marion, c'est Montretout et Montretou, c'est Marion".
Samuel Maréchal l'assumé, l'explique, le revendique et va même encore plus loin : "Elle est un lien d'homogénéité entre nous tous. Elle parle encore à tout le monde et tout le monde lui parle, ce qui n'est quand même banal dans cette famille, relève-t-il. Elle a surtout assisté à des événements de cette maison qui été liés à ceux du Front national, dans des périodes parfois troublées, comme au moment de la scission, ou parfois plus heures, avec la qualification au second tour de la présidentielle en 2022. Elle était toute jeune, mais elle a vu tout ça. On a beau dire, mais ça forme quand même. Montretout a été pour Marion une vraie école de la vie politique."
Elle est même, en quelque sorte, la gardienne du temple. À tous points de vue. "S'il y en a une qui a le sens du clan, c'est bien elle", jure un haut gradé du Front. Ce dernier garde en mémoire une anecdote survenue lors du traditionnel défilé du 1er-Mai, place des Pyramides, à Paris, au milieu des années 2000. "Il y avait Jean-Marie, ses filles et les petits-enfants. Marion devait avoir quatorze ans. Puis un petit gamin s'est mis au premier rang du cortège. Elle a alors dit : 'Qu'est-ce qu'il fout là celui-là. Il est pas de la famille !' Du coup, le pauvre garçon a été rétrogradé quelques rangs derrière. Ça nous a tous séchés, on n'avait pas l'habitude de la voir réagir ainsi. Mais cela en dit long sur ce qu'elle est au fond d'elle-même."