Orane Klein

Ne vous laissez avoir ni par son titre, ni par sa couverture, ni par son résumé ; au Moulin (le fameux cabaret), l'ambiance est tout sauf « torride » : Eva est morte, Sophie a tout sauf envie d'être là, et son couple bat sérieusement de l'aile.



Que se passe-t-il quand on place une femme bien-comme-il-faut-merci à la tête d'un lieu de débauche dont la gestion reposait jusque là davantage sur le coeur que le cahier de comptes ? Une prévisible bonne dose d'incompréhension, forcément. En toute logique, on s'attend à voir Sophie sortir de sa coquille, changer d'avis sur le monde de la nuit.. changer de vie, peut-être ? Un moment, on y croit. Son évolution est lente et pas forcément très perceptible, mais à la fin, le doute n'est plus permis... C'est pourquoi la conclusion, en mode « retour à la case départ », a de quoi décevoir ! Quant à Thierry, on se demande quel est le but de son attitude envers *la soeur de sa copine décédée*...



Bref, si l'atmosphère du récit est déjà lourde, il faut aussi composer avec tous ces « pourquoi », et l'on referme le livre sur l'impression désagréable que les voeux d'Eva n'ont pas pleinement été exaucés.



Dommage, car les habitants hauts en couleur du Moulin, ainsi que certains clients, sont attachants et leur façon de vivre dépeinte de façon positive, le seul jugement sévère étant apporté par le regard de Sophie.



« Au cabaret des plaisirs » possède réellement des qualités... à voir si vous accrochez assez pour occulter ou pardonner ses défauts. Ça n'a pas été mon cas.