Orianne Valdeau

Le couple a décidé. L’homme est heureux et la femme va au jardin, près de ses arbres, pleurer de chagrin, d’impuissance, de culpabilité de ne pas désirer son enfant. Sa famille va la condamner d’avoir enfanté avec cet homme haï de tous. Elle va donner à ce petit être, un père pédophile, feignant, menteur qu’elle doit bien arriver à quitter un jour, quand même. C’est déjà quasiment impossible avec ses trois enfants, Il faudra bien que cela le devienne avec quatre.
Cette souffrance-là, combien de femmes l’ont connue ? Ne pas désirer l’enfant porté… Quelle que soit la faute, le responsable, le contexte ou les difficultés, la désespérance est la même. La révolte de la femme contre son ventre qui se met à produire quand elle, elle dit non. Ce corps qui fait ce qu’il veut, à qui elle n’a rien demandé et qui s’enfle. Dans sa tête la honte, la culpabilité de refuser l’amour et l’attente à son petit. Alors elles pleurent ces femmes, en silence, cachées, honteuses et mal aimées. Et Sophie pleure tant…