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Citation de Partemps


Cantique de Printemps



Le printemps est revenu de ses lointains voyages,

Il nous apporte la paix du coeur.

Lève-toi, chère tête ! Regarde, beau visage !

La montagne est une île au milieu des vapeurs : elle a repris sari ante couleur.

Le printemps est revenu de ses lointains voyages,
Il nous apporte la paix du coeur.

Lève-toi, chère tête ! Regarde, beau visage !

La montagne est une île au milieu des vapeurs: elle a repris sa riante couleur.

O jeunesse ! ô viorne de la maison penchée !

O saison de la guêpe prodigue !

La vierge folle de l’été

Chante dans la chaleur.

Tout est confiance, charme, repos.

Que le monde est beau, bien-aimée, que le monde est beau !

Un grave et pur nuage est venu d’un royaume obscur.

Un silence d’amour est tombé sur l’or de midi.

L’ortie ensommeillée courbe sa tête mûre

Sous sa belle couronne de reine de Judée.

Entends-tu ? Voici l’ondée.

Elle vient.., elle est tombée.

Tout le royaume de l’amour sent la fleur d’eau.

La jeune abeille,

Fille du soleil,

Vole à la découverte dans le mystère du verger ;

J’entends bêler les troupeaux ;

L’écho répond au berger.

Que le monde est beau, bien-aimée, que le monde est beau !

Nous suivrons la musette aux lieux abandonnés.

Là-bas, dans l’ombre du nuage, au pied de la tour,

Le romarin conseille de dormir ; et rien n’est beau

Comme l’enfant de la brebis couleur de jour.

Le tendre instant nous fait signe de la colline voilée.

Levez-vous, amour fier, appuyez-vous sur mon épaule ;

J’écarterai la chevelure du saule,

Nous regarderons dans la vallée.

La fleur se penche, l’arbre frissonne : ils sont ivres d’odeur.

Déjà, déjà le blé

Lève en silence, comme dans les songes des dormeurs.

Amour puissant, ma grande soeur,

Courons où nous appelle l’oiseau caché des jardins.

Viens, cruel coeur,

Viens, doux visage ;

La brise aux joues d’enfant souffle sur le nuage

De jasmin.

La colombe aux beaux pieds vient boire à la fontaine ;

Qu’elle s’apparaît blanche dans l’eau nouvelle !

Que dit-elle ? où est-elle ?

On dirait qu’elle chante dans mon coeur nouveau.

La voici lointaine...

Que le monde est beau, bien-aimée, que le monde est beau !

La femme des ruines m’appelle de la fenêtre haute :

Vois comme sa chevelure de fleurs folles et de vent

S’est répandue sur le chéneau croulant

Et j’entends le bourdon strié,

Vieux sonneur des jours innocents.

Le temps est venu pour nous, folle tête,

De nous parer des baies qui respirent dans l’ombre.

Le loriot chante dans l’allée la plus secrète.

O soeur de ma pensée ! quel est donc ce mystère ?

Éclaire-moi, réveille-moi, car ce sont choses vues en songe.

Oh ! très certainement je dors.

Comme la vie est belle ! plus de mensonge, plus de remords

Et des fleurs se lèvent de terre

Qui sont comme le pardon des morts.

O mois d’amour, ô voyageur, ô jour de joie !

Sois notre hôte ; arrête-toi ;

Tu te reposeras sous notre toit.

Tes graves projets s’assoupiront au murmure ailé de l’allée.

Nous te nourrirons de pain, de miel et de lait.

Ne fuis pas.

Qu’as-tu à faire là-bas ?

N’es-tu pas bien ici ?

Nous te cacherons aux soucis.

Il y a une belle chambre secrète

Dans notre maison de repos ;

Là, les ombres vertes entrent par la fenêtre ouverte

Sur un jardin de charme, de solitude et d’eau.

Il écoute... il s’arrête...

Que le monde est beau, bien-aimée, que le monde est beau
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