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Citation de Tandarica


Oscar Vladislas de Lubicz-Milosz
La Lune à la Terre

Comme un pâle main se pose avec amour
Sur un beau front en proie à l’amère pensée
Permets que je caresse, ô ma sœur délaissée
Ton visage attristé par la fuite du jour.
Ce n'est point le soleil disparu que tu pleures :
Il brûle seulement d'un éclat emprunté ;
Tu soupires, ma sœur, vers les hautes demeures
De celui-là qui luit de sa propre clarté.
Comme toutes nos sœurs dans la nuit dispersées
Nous cherchons le sentier qui nous saurait enfin
Conduire à ce suprême objet de nos pensées ;
Car nous devons un jour nous fondre dans le sein
De celui qui saura des songes que nous fûmes
Refaire d'un seul mot une réalité
Et de nos corps longtemps dispersés dans les brumes
Rétablir à jamais la mystique unité.
Si, baigné dans tes eaux, le reflet de ma face
Plaît aux yeux des songeurs et des initiés
Quel chant d'amour s'élève au profond de ma face
Plaît aux yeux des songeraient des initiés
Quel chant d'amour s'élève du profond de l'espace
Lorsque tu m'apparais au-dessus des glaciers !
– Ne lève point vers moi ton beau regard d'eau tendre,
Car ne m'apercevant si pâle de sommeil
Tu t’imaginerais ne voir là que la cendre
De ce qui fut tantôt la flamme du soleil ;
L’inquiète pâleur de ma prime lumière
Te viendrait d’aussi loin que la faible chanson
Qu'on écoute à travers une porte de verre
Et qui ne passe pas le seuil de la maison.
L'instant n'est point venu. Sur tes blanches rivières
Et sur tes lacs aimant, berceaux des nymphéas
Laisse encore dormir tes brumeuses paupières ;
Ferme tes chastes fleurs ; car je ne voudrais pas
De tous ses yeux d'amour, avant l'heure, être vue ;
Non, je veux apparaître à l'horizon de Juin
Dans le rayonnement d'une gloire inconnue
Au miroir de tes mers, comme un regard humain !
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