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Citation de Apoapo


3. « La plupart d'entre eux [les « radicalisés »] n'appartiennent ni aux plus pauvres des pauvres, ni à la paysannerie, ni à la classe des défavorisés urbains. Ce sont des jeunes gens instruits, souvent sans emploi, émigrés de la campagne vers la ville, ou d'autres membres de la frange inférieure de la classe moyenne. Ils ont abandonné les secteurs les plus traditionnels de leurs sociétés et succombé aux chimères du consumérisme sans parvenir à la satisfaction de leurs désirs. Ils réagissent à leur propre déperdition et à leur sentiment de désorientation par la haine des bénéficiaires supposés de la modernité. Ils clament les mérites de leur culture autochtone ou en revendiquent la supériorité alors même qu'ils en ont été déracinés.
Quels que soient leur culture d'origine et les accents locaux de leur rhétorique, ces hommes marginalisés ciblent ceux qu'ils considèrent comme des élites vénales, intraitables et menteuses. Donald Trump a fait surgir sur le devant de la scène les nationalistes blancs enragés d'avoir été dupés par des libéraux mondialisés. Un même dégoût des technocrates et cosmopolites londoniens a mené la Grande-Bretagne au Brexit. Les nationalistes hindous, le plus souvent issus de l'échelon inférieur de la classe moyenne, instruits, avec une certaine expérience de la mobilité, visent des Indiens anglophones "pseudo-sécularistes" en les accusant de dédain pour l'hindouisme et les traditions vernaculaires. Les nationalistes chinois méprisent la petite minorité de leurs compatriotes technocrates pro-Occidentaux. Les islamistes radicaux, fervents autodidactes de l'islam, passent beaucoup de temps à décrypter les différences entre les vrais musulmans et les musulmans de façade, ceux qui ont sombré dans l'hédonisme et le déracinement de la société de consommation. » (pp. 98-99)
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