Qu'est-ce qui se produit quand les laissés-pour-compte entrent en mouvement et prennent la parole ? Est-ce inéluctable que leur parole se délite progressivement, faute de cadres institutionnels capables de l'accueillir durablement et de lui permettre de s'élaborer, ou se corrompt dans la concurrence électorale ou la "publicité"médiatique qui caractérise l'espace public institutionnalisé? Les paroles rebelles doivent inventer leurs propres dispositifs institutionnels afin de pouvoir s'exprimer avec force et authenticité.
Mais qu'il relève d'un "commun naturel" ou d'un "commun produit", ce commun ne prend véritablement sens que s'il est constitué et administré sur un mode radicalement démocratique, en commun pour le commun. "Commun" est donc fondamentalement le nom d'une passion pour le faire ensemble et d'un projet de démocratie radicale.