Pascale Charron

Un ouvrage austère mais pratique sur l'art du Moyen-âge occidental réalisé par une équipe immense de plusieurs dizaines de collaborateurs, docteurs en histoire de l'art, professeurs d'université, conservateurs...

Les notices sont de tailles inégales, savantes, et se concluent par une bibliographie qui permet d'aller plus loin (article de revues savantes, livre d'histoire pointu...) et on trouve également des renvois vers d'autres notices. Giotto a droit à presque deux pages tout comme les gisants. Palerme joue en seconde division avec une colonne, mais l'art paléochrétien lui prend ses aises sur près de 7 pages. En somme des notices par ville (Paris et Venise héritent assez logiquement des plus longues notices) , par artistes, par historiens ( une notice pour le célèbre Gombrich), par sujet. Très pratique, mais aussi très pointu, il faut bien le reconnaitre...Et d'une redoutable austérité. Excepté sur la couverture ( un extrait des célèbres Très riches heures du duc de Berry) pas la moindre illustration.

Support incontournable de la culture et de l'art en Occident au Moyen Âge et à la Renaissance, le livre enluminé représente un patrimoine immense mais aujourd'hui peu montré. Son décor peint, apparu très tôt, et les évolutions formelles et stylistiques qui l'ont enrichi au fil des siècles, ont pourtant dominé longtemps la production picturale en France et accompagné les mutations d'autres pans majeurs de la création, telle l'architecture. Ils ont surtout largement nourri la culture de l'image en Europe.

(Charlotte Denoël, conservateur à la BNF)