Patrice de Bonneval exerce une profession officiellement disparue depuis 1941 : herboriste. Pour parler de l’Histoire de son métier et de la pratique de la médecine par les plantes, il vous entraîne dans son bureau, au-dessus de sa boutique située quais du Rhône1. Un antre plus qu’un bureau. Des livres spécialisés et des documents anciens, que Patrice arrache parfois à des étagères poussiéreuses, surgissent sur son bureau à chaque nouveau souvenir, comme pour mieux appuyer son propos.
L’existence même de cette officine, depuis trente ans, témoigne d’un vrai combat. Le risque d’être obligé de fermer pour exercice illégal de la pharmacie perdure en effet. Diplômé en pharmacie, Patrice de Bonneval travaille en parallèle dans un laboratoire, en intérim, pour rester inscrit à l’Ordre et gagner un peu de tranquillité. À l’origine, il a dévié de la voie classique par intérêt pour les soins par les plantes, mais aussi par goût de l’interdit.
Patrice rejette le terme de « médecine alternative ». A ses yeux, ce sont les laboratoires qui proposent une alternative, alors que les herboristes possèdent un savoir fondamental qui se transmet depuis plusieurs générations.
Cette question de la transmission se trouve au centre de ses préoccupations actuelles. En 1983, il installe l’Ecole Lyonnaise de Plantes Médicinales dans le 1er arrondissement.
Florian Mahé (texte et photo)