La traque
Extrait 1
J’avais suivi tes pas perdus au fond des bois,
Ils menaient aux ravins gonflés par les averses,
Et là, je t’ai trouvée, abattue et sans voix,
Frissonnant du froid de l’aube qui transperce.
Je te caressai sur tes ailes divines...
Ne tremble pas toujours entre mes bras ouverts ;
Je t’ai prise, dormant comme une sauvagine
Blessée, ou lasse d’avoir volé sur la mer.
Sache que c’est pour ton sourire que j’ai fui,
Que je t’ai portée aux longues heures de traque,
Qu’au lever de la lune je m’étais enfoui
Jusqu’au cou, dans la fièvre écœurante des flaques.
‒ J’entends leur pas qui se rapprochent dans le silence,
Leurs voix sourdes qui s’entr’appellent dans la nuit...
Ne bouge pas : un rien trahirait nos présences,
Ils se dirigeraient vers nous au moindre bruit.
…