Prélude
Extrait 3
Si désolant sera-t-il dans les plaines
Que tressailleront les cœurs des passants ;
Ils s'arrêteront pour reprendre haleine
Et dire : c'est le chant d'un innocent !
Passé l'appel, résonneront encore
Les échos, jusqu'aux profondeurs des moelles,
Et suivront son vol, comme un son de cor,
Vers le gouffre transparent des étoiles !
Toi, tu sauras que ce n'est pas le froid
Qui déchaîne un cri pareil à cette heure ;
Moins lamentable sera ton effroi,
Tu connais les fièvres intérieures,
Les désirs qui brûlent jusqu’à vous tordre
Le ventre en deux, dans un spasme impuissant ;
Et tu diras que ce cri d'innocent,
C'est l'appel d'un fauve qui voudrait mordre…