Patrick-Albert Bawe

Lire un roman en version PDF n’a rien d’agréable ni de motivant , mais quand il s’agit d’aider un auteur à sortir de l’ombre et quand son roman en vaut la peine, cela mérite sans doute que l’on s’accroche un peu .

Passé ces désagréments qui hachent le récit et défigurent le scénario , faisant passer d’une scène à l’autre sans aucune transition , on finit par se laisser emporter par cette histoire incroyable où les morts pleuvent comme à Gravelotte .

Pourtant rien ne prédestinait ce village du début des années soixante à tant de drames . Aucun élément particulier , si ce n’est cette voie de chemin de fer qui permet à ses habitants de rejoindre Paris depuis leur lointaine banlieue Nord . En contrebas du Pont Buissonnier , qui conduit vers la forêt , le ballast qui compose cette voie semble en effet propice à l’ensevelissement de cadavres encombrants . Le premier, c’est des ouvriers qui l’ont mis à jour sous la caillassse .alors que les vacances estivales débutaient pour les élèves . Un des premiers coupables n’est autre qu’un certain Julien , le père du jeune Clément . Julien n’est pas à proprement parlé un gentil garçon , animé des meilleures intentions . C’est un tueur qui a besoin que son art s’exprime régulièrement et qui a bien l’intention de rajouter à ses forfaits le vol de la Caisse de l’amicale de l’usine de peinture dans laquelle il travaille .

Mais Lucien va apprendre à ses dépens qu’il y a plus fort que lui en matière de logique criminelle alors que son fils mène l’enquête dans l’objectif de débusquer ce coupable hors de tout soupçon .



Malgré quelques défauts de construction et un manque de corps certain comme de relief dans les personnages, on se laisse prendre dans ce récit ou le comptage des morts devient bien vite inutile . L’auteur nous fait suivre les pérégrinations rocambolesques des assassins qui ne manquent pas d’imagination pour dissimuler leurs actes coupables . Comme vous le lirez, les habitants de ce village en pleine transformation urbaine , comme certains membres des forces de l’ordre , semblent être affectés d’une maladie qui les poussent à tuer leurs semblables comme d’autres font leurs courses ou vont jouer au tiercé . On est par moment tenté de sourire face à cette situation saugrenue mais on finit par se prêter au jeu , en attendant de comprendre les véritables mobiles qui poussent les différents acteurs à commettre l'irréparable .