Patrick Benoiton

Je ne crois pas au hasard.

Je crois aux clins d'oeil de la vie.

Je crois aux rencontres.

Alors, lorsque Babelio m'apprend que j'ai à nouveau gagné un livre qui parle de voile, de défi, d'aventure, de transatlantique, de dépassement de soi, de soif d'être pleinement soi-même, je me dis que c'est une nouvelle claque qui m'attend.

Je n'ai pas été déçue !



Je suis une femme de la montagne, née et vivant au coeur des Alpes suisses. Pourtant l'océan - atlantique en particulier - ne cesse de me titiller, me subjuguer, m'attirer, me captiver, me séduire.

Il se trouve partout sur mon chemin : dans mes lectures, lors de mes vacances, dans mes émissions télé, dans mes rencontres babeliesques, dans mes thèmes musicaux même...

Alors qu'est-ce que cela veut dire ?

Me serais-je trompée de lieu pour naître ?

Aurais-je dû depuis longtemps troquer mes skis contre un petit voilier ?

Devrais-je laisser tomber mon travail et ma vie ici pour partir à l'aventure sur les mers ?

Je me dis souvent qu'il vaut mieux ne pas trop y réfléchir. J'enfouis ma tête telle une autruche dans le sable et je continue ma vie actuelle qui me plaît finalement bien. Mais l'appel du large continue de se faire sentir.



C'est dans ce contexte que la Mini-Transat est venue frapper à ma porte.

Patrick Benoiton s'est plongé dans les archives pour retracer les 40 ans de cette course en solitaire (ou parfois en binôme) qui a marqué les esprits et la vie de nombreux marins, de leurs proches et du monde entier de la voile.

Seul un passionné et un "ministe" pouvait accomplir ce travail de mémoire, riche en faits et en émotions.

Et pour le lecteur, c'est passionnant !!!

Dans ce livre, j'ai appris que la course commence à terre, longtemps à l'avance, par un projet, une recherche de fonds, la conception et la fabrication d'un bateau, l'entraînement.... Et que si on arrive sur la ligne de départ, on a déjà fait un bon bout du chemin.

J'ai côtoyé l'effervescence dans les ports de départ, d'arrivée, lors des escales. J'ai fait la fête au dernier arrivé et trinqué aux retrouvailles.

J'ai ressenti la force de l'amitié, la solidarité au sein de la famille des "ministes". Je m'en suis sentie membre à part entière. J'ai assisté discrètement aux échanges radio qui redonnent courage et force.

J'ai découvert la beauté du silence, la force du vent, la fièvre des tempêtes, la soif de vivre, l'étrangeté des délires, la peur de l'épuisement, l'énergie de l'espoir, l'attirance de l'immensité lors de la traversée.

Je me suis tue face aux drames des pertes humaines et matérielles.

Je me suis émerveillée de l'enthousiasme et de la volonté de jeunes loups en quête de sens et de soi.

J'ai lu, sans en oublier un seul, comme un bel hommage, les noms de tous ces courageux qui ont participé aux différentes éditions.

J'ai ri.

J'ai pleuré.

J'ai contemplé.

Et je me suis rapprochée un peu plus de ce rêve qui habite au plus profond de moi et qui ne cherche qu'à éclore, d'une manière ou d'une autre.



40 ans de Mini-Transat, A la rencontre de l'Homo oceanus minitransatus est une aventure à part entière qui décape et fait du bien.

Un très bon livre qui nous fait partager la fantastique aventure de la Mini Transat. La 20eme édition se courrait au moment où j'ai lu le livre :)



Cette course, créée en 1977, a lieu tous les deux ans entre le nord de l'Europe (départ en Angleterre ou France) et l'Amérique du Sud (Antilles ou Brésil) avec une escale aux Canaries. Elle se court en solitaire (sauf entre 1983 et 1989 où elle était aussi ouverte aux équipages en double). Une seule règle lors de la création de cette course : le bateau doit faire 6 m 50 maximum. Depuis le règlement s'est étoffé mais la taille maximum est toujours la même. Cette petite taille permet de ne pas avoir des budgets énormes et les amateurs peuvent donc concourir : c'est la seule Transant qui le permet.



Le début du livre est un peu ardu car l'auteur a à coeur de nous conter l'histoire de la Mini et de l'évolution de bateaux et des règlements et il nous présente pas mal de chiffres. Mais rapidement Patrick Benoiton nous conte les belles anecdotes et fortunes de mer qui ont fait la réputation de cette course pas comme les autres.



Ce livre illustre fort bien l'esprit Mini qui perdure depuis 40 ans : solidarité, responsabilité, convivialité, débrouillardise. Des solitaires solidaires. Par exemple en 1987 un coureur slovène arrive avec son bateau en camion au port de départ trois jours avant le début de la course. Le bateau n'est pas prêt. Plutôt que de lui interdire le départ comme le veut le règlement, l'organisation de course va l'aider à terminer son bateau. Il partira... Sur une autre édition devant les refus des assureurs de garantir leurs bateaux, les marins créent une assurance mutuelle entre eux. Sans compter les concurrents qui se donnent un coup de main pour finir de préparer les bateaux ou encore les nombreux déroutages en mer pour aider un copain dans une mauvaise passe ...



Une postface très complète résume chacune des 20 courses et donne un tableau des 962 concurrents qui ont participé depuis 40 ans.



Merci à l'opération "Masse critique" de Babelio de m'avoir fait découvrir ce livre.
Lien : http://carnetdenoisette.cana..

Un livre d'une grande beauté, qui donne vraiment la passion de ce que je ne connaissais que de nom. Très pousser, avec des chiffres et de la profondeur.

J'ai été conquise, le seul bémol à ce livre est l'absence d'image hormis la couverture pour se projeter dans cette course, dans cet univers marin.