Le poids de l'extrême droite populiste donne une couleur spécifique au désenchantement roumain à l'égard du politique. Ce désenchantement se nourrit bien sûr d'une dénonciation de la corruption de la classe politique commune à l'ensemble des pays postcommunistes, mais le discours d'extrême droite active en Roumanie des imaginaires locaux multiples, se réclamant à la fois de l'extrême droite orthodoxe de l'entre-deux-guerres, de l'imaginaire des ”haïdouks”, de Robin des bois ou de la violence verbale de la culture ”hip-hop” de la jeunesse citadine. Et cette aliénation n'interdît en rien la demande persistante est réitérée d'une ”bonne gouvernance”, les espoirs s'orientant vers Bruxelles dans un contexte où la souveraineté nationale reste pourtant valorisée.
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