Vous aimez les romans à ingrédients - un océan d'argent dans un monde de pauvreté, beaucoup d'action, de la violence, un peu de politique, un soupçon de sexe ? Dernier carnaval est pour vous.
Vous aimez les romans où les choix du héros le mènent à une impasse p. 256/362, dont on se creuse en vain la tête pour deviner comment il pourra se sortir ? Dernier carnaval est pour vous.
Vous aimez les romans qui vous font réfléchir à chaque page au réalisateur américain qui pourrait l'adapter avec un gros budget (il faut dire que l'auteur est scénariste : de toute évidence, il connaît son métier) ? Dernier carnaval est pour vous.
Vous aimez les romans où les personnages ne réussissent pas tout, où les histoires d'amour sont bancales, où les personnages ne sont pas ce qu'on croit (sauf quand ils le sont, ce qui surprend, du coup) ? Dernier carnaval est pour vous.
Vous aimez les romans où les trois-quarts des personnages sont des hommes diversement violents, sauf quand ils sont des femmes (mais elles ne sont pas différentes d'eux) ? Dernier carnaval est pour vous.
Vous aimez les romans qui se lisent vite parce qu'il y a de l'action, mais aussi une histoire de presque amour, avec une bonne dose de suspense ? Dernier carnaval est pour vous.
Vous aimez les romans où l'auteur a mâché le travail de ses lecteurs voyageurs, avec de courts chapitres qu'on peut lire entre deux stations de métro et reprendre après sa correspondance sans être obligé de rechercher au milieu de quelle ligne on en était ? Dernier carnaval est pour vous.
Vous aimez les romans à la construction astucieuse, avec la progression parallèle de deux histoires dont l'une commence deux mois avant l'action principale, qui finissent par se rejoindre sans qu'on anticipe comment ? Dernier carnaval est pour vous.
Je n'aime pas les romans à ingrédients, j'aime les romans où le héros doit sortir de l'impasse où il s'est empêtré lui-même, je n'aime pas les scénarios des films à gros budget américains, j'aime les romans où tout ne marche pas comme sur des roulettes (et surtout pas les histoires d'amour), je n'aime pas les romans à stéréotypes, j'aime les romans qu'on n'a pas envie de lâcher, je n'aime pas les romans à l'écriture facile, j'aime les romans dont la construction m'impressionne... Est-ce que Dernier carnaval était pour moi ? Moitié-moitié, n'est-ce pas ! Mais je l'ai lu car le sort de Masse critique « mauvais genre » me l'avait attribué (merci Babelio !), et je ne regrette rien. Loin de moi l'idée de prendre Proust à revers pour parler d'un livre d'action, mais pour un roman qui n'était pas mon genre, j'ai passé un bon moment car les ingrédients dont il est composé ne le rendent pas complètement prévisible. Essayez !
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Dernier carnaval de Patrick Tringale m'a été envoyé par net galley et J.C. Lattès.
Ce thriller m'a captivé, et j'ai apprécié le voyage au Brésil, même s'il n'est pas de tout repos pour Alex !
J'ai aimé les paysages, l'ambiance, car le carnaval approche et ça se sent.
C'est vraiment un bon livre, qui m'a captivé de la première à la dernière page.
Je n'ai pas eu de coup de cœur mais je mets avec plaisir quatre étoiles :)
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La Feuille Volante n° 1232
Dernier Carnaval – Patrick Tringale.
Joss, un petit voyou en libération conditionnelle, cherche à vendre des objets qu'il a volés chez Korouma, un caïd de Ménilmontant. Ce n'est pas vraiment une bonne idée, non seulement parce que son butin a été maigre mais surtout parce que Joss s'est mis dans la tête de le revendre, ce qui a fortement déplut à ce Korouma qui le fait kidnapper, le menace et convint Alex, un ancien militaire exclus de l'armée pour indiscipline et frère de frère de Joss, de retrouver les traces de Gianluca di Franco, un ami du caïd disparu depuis quelques temps et dont la dernière adresse connue est Belém (Brésil). Cela ne lui laisse pas vraiment le choix et de plus ça le sortira de sa routine de tenancier d'un minable pizzeria et de ses passades sans lendemain. Le voilà donc parti pour le Brésil, mais ce n'est que le début de ses aventures. Nous sommes dans un polar et l'auteur ne mégote pas sur l'érotisme, l'alcool, la drogue, le décor interlope des bouges et des bordels parfois déguisés en respectables motels, sur les scènes incontournables de bagarres entre bandes rivales, la rencontre avec des putes, sur la corruption, les flics retors, l’organisation mafieuse qui dépouille les touristes de leur argent et de leur passeport et bien sûr cette ambiance où les êtres ne savent pas si le soir ils seront encore en vie, bref sur tout ce que ce genre littéraire à l'habitude d'exploiter. Sur place, il ne perd pas de vue sa mission mais sa situation d'étranger n'incite pas à la coopération de la population locale. Il ne tarde pas à s'apercevoir que les choses ne sont pas exactement comme il les imaginait et surtout qu'il n'était pas le seul à rechercher ce fameux Gianluca, toujours insaisissable. En tout cas, pendant ce temps Joss, désormais en rupture de conditionnelle, patiente dans sa cave et chaque jour compte s'il veut le revoir vivant.
Parmi la faune de gens que croise Alex, il y en a un qui tranche, c'est ce fameux et insaisissable Gianluca di Franco qui, pour être l'ami de Korouma, et à ce titre sans doute un individu peu recommandable, n'en est pas moins amateur d'art, plus spécialement attentif à l’œuvre du collectionneur et peintre impressionniste français Gustave Caillebotte. Ce roman est émaillé de nombreux renseignements sur la peinture et sur l'histoire et la géographie du Brésil, sur l'origine de certains mots, ce qui, à mes yeux est un intérêt supplémentaire, nonobstant l'ambiance de polar. On ne coupe pas non plus à la violence, au sang, laux meurtres, à une histoire d'amour entre Alex et Dalila, une belle jeune brésilienne qui accepte de l'aider à retrouver Gianluca, ni aux activité traditionnelles des délinquants avec poursuites effrénée des flics, chantage, trahison, vol spectaculaire dans une banque (un fait réel selon l'auteur) ni à des passages un peu surréalistes dont on ne sait pas s'ils sont dus à l'ivresse d'Alex, à la magie du fleuve Amazone, ou à la présence de Dalila à ses côtés. Bien sûr, puisque nous sommes au Brésil, on n'évite pas non plus la carte postale des écoles de samba, avec musique à fond et corps de femmes envoûtées par la danse et la chaleur, le carnaval qui fait tout oublier pour quelques jours et auquel chacun a à cœur de participer.
Je remercie Babelio et les éditions du Masque de m'avoir permis de lire ce roman. Même s'il ne m'a pas enthousiasmé, il y a peut-être un effet collatéral à cette lecture ; le texte est émaillé de phrases et de citations portugaises. Je crois que, peut-être à cause de cela, j'ai eu envie d’apprendre cette langue.
© Hervé GAUTIER – Mars 2018. [http://hervegautier.e-monsite.com]
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Un roman qui démarre par un accident de voiture ordinaire, une rencontre entre un escroc et une anesthésiste d'Annecy qui se poursuit au Brésil dans la caatinga une région vraiment hostile…
Beaucoup de violence(s), des personnages un peu fêlés, une héroïne attachante, je l'ai lu très vite voulant vérifier si ce que je pensais deviner était bien vrai...Un bon polar, agréable à lire.
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