Paul Edwin Zimmer

Pour ce deuxième tome de la trilogie Unité, nous retrouvons Dane qui s’ennuie sur Central car il ne peut pas pratiquer de sports extrêmes sur cette planète où tout est sécurisé, pendant que Rianna produit depuis des mois des rapports sur la Lune Rouge dont ils se sont échappés (voir tome précédent). Leur vieil ami l’homme-lézard Aratak vient leur demander de l’aide : sur Belsar IV, planète récemment découverte et habitée par deux peuples prétechnologiques, des hommes-lézard et des humains, et donc « protégée » (interdiction de s’y rendre pour que les habitants n’apprennent pas l’existence de la civilisation galactique et soient perturbés par elle), deux expéditions d’exploration de l’Unité ont disparu. Les autorités souhaitent que Dane et Rianna participent aux recherches, car ils ont prouvé être capables de se défendre dans des milieux naturels et savent se battre avec des armes rustiques.



Dès que l’équipe de sauvetage atterrit sur Belsar IV, les communications sont mystérieusement coupées et les quatre personnages (un saurien les a rejoints) se retrouvent isolés. Dans un paysage tropical où règne une chaleur étouffante, Dane est le seul à avoir des talents de pisteur, souvenirs de sa vie sur Terre. Ils atteignent une ville où courent des rumeurs de « Démons des Étoiles » venus avec du ciel avec de grands chariots en fer pour enlever les paysans. Dane et ses compagnons pensent immédiatement à des rafles d’esclavagistes, comme ceux qui les avaient capturés pour la Lune Rouge.



S’en suivent des aventures dans la ville puis dans la jungle de la planète, au milieu de peuples prétechnologiques, mais ayant une société complexe où les mythes et les tabous sont puissants. Nos héros sont pourchassés par les locaux et par des bêtes sauvages effrayantes, avant de trouver la source des rumeurs.



Comme le tome précédent, l’auteure préserve le suspense jusqu’à la fin et dévoile le mystère avec un schéma qui certes, a déjà été utilisé en SF, mais en l’exploitant avec imagination. Nous ne sommes pas dans un « grand roman », cependant l’évasion est au rendez-vous et cette lecture offre une détente agréable.


Lien : https://feygirl.home.blog/20..

Ce tome 2 d'Unité se place directement en suite du premier en cela qu'on retrouve 3 des personnages principaux de celui ci. C'est pour leur capacité à survivre qu'ils vont être choisi pour une mission dangereuse.

Si l'histoire s'articule au début autour de cette mission, celle ci se transforme progressivement et Marion Z Bradley nous fait bien sentir qu'elle s'intéresse à autre chose que la capacité de survie de ses personnages. Et cette autre chose n'est autre que la différence et la tolérance entre les peuples pour s'accepter tels qu'ils sont. Si ce n'est pas probant dans la première moitié du roman, cela le devient dans la seconde, puisqu'autour de cette capacité de survie, s'articule ce thème universel et fortement d'actualité. Ce thème est traité à plusieurs niveaux; deux sont évidents. Le premier se situe entre les personnages eux mêmes, le trio de choc étant constitué de 3 êtres complètement différents, et dont les différences vont être mises à rudes épreuves par les événements. Chacun réagit différemment lorsqu'il est acculé, ou en danger. Ces différences sont accentuées par les relations qui se créent ou se défont entre eux et à leur contact avec d'autres peuples, à l'image de la relation entre Dane et Rianna, qui en prend un sacré coup. Elles sont également soulignées par le fait que l'auteure choisit de les faire changer d'apparence, afin qu'ils puissent s'intégrer à la population locale, sans éveiller les soupçons et sans perturber le cours normal de l'évolution.

Le second niveau se situe plutôt dans la sphère historique, l'auteur faisant le parallèle entre le thème de la différence et celui du conflit de générations, traitant ainsi également des thèmes sous jacents comme la tolérance, la peur, l'héritage, la protection, la paix et la guerre, l'amour.

Si l'histoire se laisse lire tranquillement, elle risque tout de même d'en rebuter certain(e)s, Bradley l'ayant construite pour mieux poser ses réflexions quant à la nature humaine. Celles et ceux qui s'attendent à un survival en milieu hostile ( genre jungle située sur une exoplanète à la Predator) seront déçu(e)s...!! Quoique!! Si on prend un peu de temps pour lire entre les lignes, on pourra sans doute voir un parallèle entre le combat que mène les personnages pour leur survie ( aussi bien le trio missioné que les autochtones), et la nécessité pour l'humanité d'accepter les différences, source d'enrichissement simultané et d'évolution, pour assurer sa propre survie...