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Citation de SZRAMOWO


Il n’avait fallu rien moins que cette affection véritablement profonde pour amener Mlle Reine à conserver la direction de la maison de son frère malgré l’intrusion d’une jeune fille étrangère qui vint s’établir à l’hôtel, peu de mois après la mort de la comtesse, et que le général présenta tout d’abord comme étant Mlle de Champmas.
Suavita, la plus jeune fille du général, la fille unique de Mme la comtesse, avait alors onze ans. Son père l’adorait, mais elle avait eu une enfance souffrante et incessamment menacée ; le général était frappé de l’idée qu’il la perdrait.
L’autre, celle qui venait on ne savait d’où, fruit de quelque aventure de jeunesse, se nommait Ysole, et avait alors quinze ans. Aux reproches de sa sœur, chagrine et presque indignée de voir arriver cette étrangère qui allait partager les droits de l’enfant légitime, le général avait répondu :
– Dieu m’a pris ma femme qui était un ange ; Suavita est un ange que Dieu me prendra. Laissez-moi habituer celle-ci à m’aimer pour que je ne reste pas seul sur la terre.
Il expliqua alors que feu la comtesse, loin, d’ignorer l’existence de cette enfant, déjà reconnue, lors de son mariage, avait consenti à la légitimer par contrat secret, à la condition qu’elle n’habiterait point la maison paternelle.
La bonne tante Reine, soumise et dévouée, n’avait pas résisté longtemps. Non seulement elle n’avait point tenu rigueur à la fille naturelle de son frère bien-aimé, mais la tendresse était venue peu à peu et dans les derniers mois de sa vie, elle s’était faite la complice du général pour assurer complètement la position d’Ysole.
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