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Citation de micky05


Un ordre sans précédent dans l'Histoire

Mais voilà que cet «Empire», justement, n'est en rien semblable à ceux que l'on désigne du même nom. Maintenant que la guerre froide est finie, il n'y en a pas d'autre : c'est d'un autre mot qu'il faudrait le désigner et d'un autre monde qu'il faut parler. L'Empire romain, au faîte de sa puissance, recouvrait les rives de la Méditerranée, l'Europe occidentale, l'Asie Mineure et le Proche-Orient, une partie des Balkans : c'était tout, et le reste de la terre lui demeurait étranger. L'Empire britannique, dans toute sa majesté, s'étendit sur les cinq
continents, fut, en superficie, le plus grand de l'Histoire et il en resta, comme on le sait, une prépondérance durable de la langue anglaise : mais, en son temps, il coexista avec l'Empire français, rivalisa avec l'Empire de Russie, affronta l'Empire japonais et, par deux fois, livra une lutte à mort au Reich allemand. Rien de tel aujourd'hui: «l'Empire» américain est le seul au monde, c'est une hégémonie exclusive et c'est la première fois que ce phénomène étrange survient dans l'histoire de l'humanité.
Voilà qui change tout sur la scène internationale et qui rompt, en tout cas, avec les quarante-cinq ans où elle fut marquée tout entière par la confrontation des Etats-Unis et de l'Union Soviétique, également baptisés «superpuissances». Mais étaient-elles vraiment égales ?
Poser la question a suffi, pendant longtemps, pour susciter l'indignation et les soupçons : on était vite accusé, en vertu des dogmes et des tabous de la guerre froide, de minimiser le «danger soviétique», de vouloir endormir les crédules Occidentaux et de ne pas voir l'ennemi prêt à se lancer sur l'Europe et se ruer jusqu'à Brest, à moins qu'il ne se soit déjà mystérieusement infiltré dans tous les rouages de nos Etats pour mieux désarmer et assujettir nos sociétés... Il est vrai qu'au même moment, dans le camp opposé, la doctrine officielle annonçait le déclin irrémédiable du monde capitaliste au terme d'une «crise générale» dont on faisait et refaisait inlassablement la théorie depuis de longues années, tandis que l'avenir appartenait à l'avancée irrésistible du socialisme sur tous les continents et par tous les moyens... Le formidable dynamisme des économies occidentales durant ces années que l'on appela les «Trente Glorieuses», fit s'évanouir bien des rêves de révolution, du moins en Europe de l'Ouest, en Amérique, dans l'ensemble du monde industriel. Mais une autre période y succéda qui raviva les craintes occidentales au moment où, après le «choc pétrolier» de 1973, commençait, pour les économies capitalistes, une relative stagnation coupée de brusques flambées d'inflation. Ce fut la période des grandes manœuvres internationales de l'Union Soviétique.
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