Citation de cecille
Dans la prison d’où Omar m’écrit, il est d’abord un numéro d’écrou. Ses mots, couchés au stylo Bic bleu sur une fine feuille de papier blanc, sont parfaitement calligraphiés. Le détenu écrit comme on l’apprenait à l’école communale dans les années 1950, sans fautes d’orthographe, dans une grammaire exemplaire, avec des formules de politesse et une impeccable ponctuation. Il m’explique sa situation, complexe, parle de son incarcération, de ses inquiétudes. Je lui réponds, je l’interroge. Sur sa vie d’avant, il dit peu de chose. Ses amis sont plus bavards. Le portrait qu’ils dressent pourrait être celui d’un personnage d’un film d’Henri Verneuil, sur une bande-son de Rihanna.
