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Citation de MegGomar


Depuis quelque temps, ma vie est guidée
par un adage d’une grande sagesse. « Aie la confiance d’un homme médiocre*. » Quand je doute, je repense à tous ces hommes médiocres**,qui ont réussi à faire passer leur médiocrité pour de la compétence, par un tour magique de passe-passe qui porte le nom
d’arrogance. Cette audace de l’escroc, antithèse de nos syndromes de l’impostrice, est avant tout l’apanage des hommes. Elle est rageante quand, en face, on est constamment terrorisée à l’idée d’avancer des arguments en se trompant dans les chiffres, de ne pas avoir assez lu sur tel sujet pour pouvoir en parler avec légitimité, de ne pas être assez instruite ou expérimentée pour travailler à tel poste. Ça fout en rogne, parce que ces hommes médiocres prennent la place de personnes plus douées qu’eux, avec leur bullshit et leur
ego surdimensionné. Si d’un côté on a été élevées à douter de nous sans cesse, les hommes ont grandi avec l’assurance qu’ils arriveraient souvent à faire passer des vessies pour des
lanternes – ou du moins, à camoufler leurs
lacunes. J’en veux pour exemple cette étude
réalisée par LinkedIn8, où on apprend que,
face à une offre de poste, les hommes auront
plus tendance « à tenter leur chance, et “on
verra bien” », tandis que les femmes, elles,
« n’y vont que si elles sont sûres d’être taillées
pour le job ».
Il y a une morale à cette histoire, un idéal
vers lequel on peut toutes tendre. Celui d’arrêter de nous dévaloriser, d’oser plus souvent, et de toujours, toujours se demander, quand on est submergée de doute : que ferait un homme médiocre ?
Honnêtement, avoir en nous la confiance
d’un homme médiocre, ça veut aussi dire être plus sympa avec nous-mêmes. Si tant de mecs peuvent se frayer un chemin dans le monde sans approcher même de loin la perfection dans aucun domaine, il est peut-être temps de nous autoriser à lâcher du lest aussi. Ils sont où, les hommes qui culpabilisent jusqu’à ne plus dormir parce qu’ils ont laissé leur enfant à leur partenaire pour un déplacement professionnel ? Ils sont où, les hommes qui ressassent pendant deux semaines une confrontation avec un·e collègue en craignant d’avoir été trop cash ? Je ne dis pas qu’on doit s’abaisser au niveau relationnel abyssal de la majorité des hommes. Juste qu’il est temps de ne plus culpabiliser d’échouer à être des Wonder Women doublées de saintes, qu’il est temps de nous laisser être des humaines avec quelques défauts. Les standards sont très bas pour les hommes, mais pour les femmes ils sont bien trop hauts. Réservons-nous le droit d’être moches, mal habillées, vulgaires, méchantes, colériques, bordéliques, fatiguées, égoïstes, défaillantes.
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