Pedro Rosa Mendes

Voilà un roman d'une grande puissance narrative, d'une force véridique stupéfiante et d'une complexité historique rare. Pension des mondes perdus est une très belle découverte !



Voilà mon premier livre portugais et je suis vraiment abasourdie par la qualité de ce roman tant du point de vue documentaire que de l'imagination fulgurante de l'auteur. A l'image de ce titre que je trouve personnellement magnifique, cette histoire sort du commun, elle allie la fiction et la réalité avec maestria !



C'est ainsi qu'en Timor oriental à la fin du XXème siècle, Alor, jeune architecte rencontre la grande Histoire mais aussi l'existence de nombreuses personnes. Ce livre est ainsi une enquête sur la disparition d'Alor, l'élu, au travers de toutes les pièces d'un dossier; un roman sublime avec une pluralité de personnages; une œuvre philosophique au travers de la quête de liberté.



J'ai adoré l'écriture de ce roman : c'est extrêmement original, il y a des passages difficiles à comprendre immédiatement mais qui sont clairs au fur et à mesure de la lecture. On s'habitue au style de l'écrivain, on comprend où il souhaite en venir, on est passionné par la mission de comprendre cette disparition, par ce pays, par les enjeux politiques sous-jacents.



En définitive, je n'ai qu'une seule envie : me précipiter sur l'autre roman de l'auteur -Baie des tigres- et je vous conseille de vous plonger, de vous perdre même dans cette Pension des mondes perdus !
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Le Timor oriental est le personnage principal de ce roman parfois superbe mais agaçant la plupart du temps.

L'auteur l'a construit sur les récits entrecroisés de plusieurs narrateurs qui sont censés nous présenter l'histoire de ce pays depuis sa conquête par les Portugais à sa violente invasion par l'Indonésie.

Un architecte en charge de construire une maison timoraise traditionnelle est le fil conducteur des chapitres, il est au croisement de toutes les influences et donc de toutes les tensions de la société timoraise. Le pays est christianisé mais encore sous l'empreinte de traditions magiques qui font cohabiter la religion catholique avec l'animisme. La violence est latente et ne demande qu'à se déchainer à la première étincelle.

Un tel contexte est favorable à une écriture luxuriante, sensuelle, pleine d'images, de métaphores avec lesquelles l'auteur peut briller mais cela le rend souvent hermétique et laisse le lecteur à la porte. Il faut bien des efforts pour ne pas se perdre dans les digressions inutiles et les chapitres où la forme l'emporte sur la narration. Avec un écrivain plus modeste le résultat aurait été passionnant.