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Citation de chapochapi


Manifestations cliniques
La « maladie des rayons » est marquée par trois étapes, dont l'intensité dépend des doses reçues. Les premières manifestations cliniques – vomissements, maux de tête et vertiges - n'apparaissent qu'au-delà de 100 rems. Les autres signes ne se manifestent qu'après un délai de une à quatre semaines. La moelle épinière et le système nerveux sont atteints. On enregistre une chute du nombre de plaquettes* sanguines et de globules* rouges et blancs. Les capacités de résistance de l'organisme sont dangereusement affaiblies. Pour des doses supérieures à 800 rems, des troubles respiratoires, intestinaux et hépatiques entraînent le décès.
Un peu arbitrairement, les scientifiques ont fixé le « seuil létal ›› à 450 rems. A ce niveau d'irradiation, la moitié des victimes meurent en l'absence d'un traitement à base d'antibiotiques et de transfusions sanguines. Aucune anomalie n'est apparemment décelable en dessous de 30 rems. Cependant, l'impact de très faibles doses sur l'organisme reste vivement débattu. On ne sait donc pas s'il existe une limite en deçà de laquelle le risque est nul.
Toute personne est en permanence soumise à un rayonnement naturel et reçoit annuellement entre 0,15 et 0,6 rem, selon son mode de vie et son lieu de résidence. En France, la limite annuelle d'exposition pour les employés de l'industrie nucléaire est de 5 rems (1).
« Mon mari se métamorphosait incroyablement rapidement. C'était effrayant. La mort resserrait ses tenailles chaque jour un peu plus. Ses cheveux tombaient par touffes et restaient collés à la taie d'oreiller. Ses gencives saignaient. Ses dents se déchaussaient. Au bout de quelques jours, il n'eut plus la force de se lever, d'aller aux toilettes. Des cloques étaient apparues sur ses mains toutes recroquevillées. La peau rougie tournait au noir, craquait et se décollait par plaques sanguinolentes. Un cauchemar. J'avais un aérosol qui le soulageait bien. Mais la clinique n'en disposait qu'en quantité limitée.
“Kostia, je veux m'allonger près de toi, disais-je tendrement. Fais-moi un peu de place dans ton lit." Il grimaçait. Le moindre mouvement lui arrachait des cris de douleur. Je lui lisais les journaux. Il voulait en savoir plus sur Tchernobyl. Mais il n'y avait pas grand-chose dans la presse. Le sujet était soigneu- sement évité. Je me forçais à prendre des airs rassurants.
- Je vais t'acheter un nouveau survêtement et des tennis. Comme ça, tu auras de quoi t'habíller quand tu sortiras d'ici!
- Tu ferais mieux de me trouver un linceul, répondait-il, plein de tristesse et de résignation.
- Ne parle pas comme ça! Je vais te cuisiner un bouillon de volaille. D'accord? Tu as besoin de manger quelque chose de consistant pour reprendre des forces.

(1) Société française d'énergie nucléaire, « Tchernobyl : le vrai, le faux et l'incertain », avril 1996, p.11
(p.54-55)
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