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Citation de Cannetille


Une année a passé depuis l’exode du capitaine Marengo. De Windhoek à Berlin en passant par Lüderitz, on a célébré la victoire des troupes impériales sur les sauvages du Sud-Ouest africain. Toute la presse proche du Kaiser y est allée de son habituel couplet triomphal. La victoire a été acquise de façon éclatante contre des peuples primitifs et désorganisés. Le fameux Napoléon noir inspire toujours les mêmes illustrateurs satiriques et c’est à chaque fois un festival de caricatures. Jacob marengo y est représenté avec des allures de vagabond crasseux. Hirsute et dépenaillé, c’est un pauvre clown au cuir usé et aux yeux plissés, on l’affuble de tous les attributs grotesques du bandit de grand chemin. A sa façon, le journalisme de ce début de siècle corrobore les thèses raciales d’Eugen Fischer et le peuple, dans sa grande majorité, se dit que l’Afrique serait une terre idéale d’exil et d’aventure si seulement on parvenait à venir à bout, une bonne fois pour toutes, de ces cannibales répugnants et sanguinaires. Tous ou presque épousent finalement l’opinion du massacreur du Waterberg. Lothar von Trotha, après avoir clairement ordonné la destruction des peuples nama et kherero, avait bien précisé que cette table rase allait enfin permettre d’éclaircir l’horizon colonial. Il avait affirmé que sa stratégie militaire consistait à « exercer la violence par tous les moyens possibles, y compris terroristes. »
Et son but ultime était clair comme de l’eau de roche : « Il faut détruire les tribus africaines par un torrent de sang et d’argent. Car ce n’est qu’une fois ce nettoyage accompli que quelque chose de nouveau pourra émerger, et qui restera. »
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