AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Philippe Delisle (10)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Petite histoire politique de la BD belge de..

Ce livre sur la bande dessinée belge m'a permis de découvrir en même temps un sujet que je ne connaissais pas suffisamment, un auteur, Philippe Delisle, l'éditeur Karthala et la collection des essais sur la BD de cet éditeur. Ça n'est déjà pas mal pour un début ! Il s'agit d'un essai qui s'occupe exclusivement de la bande dessinée belge de langue française, mais qui a l'avantage de faire appel régulièrement à des comparaisons avec la bande dessinée française ou avec la bande dessinée belge de langue néerlandaise. Cela permet de resituer l'histoire de la BD belge de langue française dans un contexte plus large et de mieux faire comprendre au lecteur ses enjeux.

Ce livre est abordable pour tous, car il est très clair et divisé en chapitres bien distincts : catholicisme, anticommunisme, nationalisme, colonialisme, monarchisme. Ce qui est étudié, c'est l'histoire et le contexte des débuts de la BD belge de langue française, les influences politiques qu'elle a subies et le message qu'elle a fait passer à un jeune public ; en effet, la bande dessinée belge de langue française s'adressait d'abord à des enfants, ce qui n'était par exemple par forcément le cas dans la BD belge de langue néerlandaise. Il est donc beaucoup question de propagande, ce qui devrait amener les lecteurs de cet essai à réfléchir et à relire autrement les albums de BD qui ne leur paraissaient peut-être pas, jusqu'à présent, véhiculer un message politique. Et pourtant ! Bien sûr, nous sommes tous plus ou moins conscients de l'aspect colonialiste ou antisémite de certains albums de Tintin, mais nous sommes certainement nombreux à ne pas connaître tous les dessous de cette propagande. Eh bien, c'est tout à fait normal : on apprend avec ce livre que beaucoup de cases ou de planches ont été refaites des années après la réalisation des BD d'origine, pour effacer certains aspects qui pouvaient choquer un public qui avait changé. On apprend également que la diffusion en France de plus en plus large de la BD belge a contribué à infléchir certains messages politiques qui seraient mal passés auprès du public français.

J'ai trouvé parfois que l'auteur se répétait, notamment parce que j'avais l'impression que derrière toutes les propagandes se dressait finalement toujours le catholicisme. Je lui reproche aussi de ne pas assez connaître la théorie de la bande dessinée. Oui, ce livre est un essai d’historien et pas un essai de théoricien de la bande dessinée belge, mais je suis gêné de voir les bandes dessinées toujours décrites comme des "récits en cases en en bulles" ; je ne crois pas que Thierry Groensteen, par exemple, serait d'accord avec cette façon de parler de la BD ! Mais c'est le seul gros reproche que j'ai à faire à Philippe Delisle. J'ai trouvé son essai très instructif, très documenté, très accessible. le chapitre qui m'a paru le plus intéressant est peut-être celui sur le colonialisme, celui qui m'a paru le plus original est celui sur le monarchisme, sujet auquel j'avais jusque là porté peu d'attention dans la BD belge. Mais attention : sa lecture nécessite à mon avis d'être à la fois très intéressé par la bande dessinée, mais aussi par l'histoire de la Belgique et par la politique. C'est une lecture qui m'a d'ailleurs donné envie de me renseigner davantage sur la Belgique et son histoire, que, comme beaucoup de Français, je connais trop peu.
Commenter  J’apprécie          91
Milou, Idéfix et Cie : Le chien en BD

Lorsque j'ai choisi ce livre, je m'attendais presque à une lecture destinée aux ados ou aux adultes ayant gardé une âme d'enfant.



Or le contenu, présenté par des professeurs spécialisés en bande-dessinés (j'ignorais qu'il y en eu d'ailleurs ) est très sérieux et bien construit.



Ses allures de thèse ne le rendent pas moins intéressant pour autant.



J'ai d'ailleurs beaucoup aimé apprendre les origines des chiens qui ont peuplé mes lectures d'enfants (même les plus anciennes que des fouilles archéologiques m'avaient permis de dénichés dans le grenier des grands parents), d’où viennent leurs noms, les chiens réels qui les ont inspirés, le contexte historique dans lequel ils ont été crées.



Par contre, certaines informations sur l'humanisation ou non des chiens avec à l'appui des ratios du nombres de cases où ils se présentent en postures plus humaines que canines, m'ont parue un peu de trop.



Au final, bien que ce soit une lecture très intéressante, j'aurai tendance à la réserver aux vrais bédéphiles (pas à ceux qui ne lisent des BD en raison de la faible quantité de texte).




Lien : http://lombredeskarnsha.blog..
Commenter  J’apprécie          92
La BD au crible de l'Histoire

C'est tout d'abord le titre de cet essai qui a attiré mon regard. Depuis ma prime jeunesse, je voue une grande admiration pour ne pas dire fascination à l'égard des œuvres d'Hergé. Mais ma bonne conscience s'était retrouvée chamboulée par une affaire en justice initiée par la plainte d'un citoyen congolais et résidant belge contre la société Moulinsart. Il accusait la bande dessinée Tintin au Congo de porter un message raciste. Les tribunaux belges ont tranché, mais je suis restée seule avec mes interrogations : est-ce bien raisonnable de lire et de conserver dans ma bibliothèque une BD qui semble transmettre une idéologie coloniale voire raciste ?



Je dois remercier Philippe Delisle de m'avoir éclairée sur de nombreux sujets et de m'avoir (ré)appris une leçon primordiale : il est très important de resituer une oeuvre dans son contexte de création. Son livre très documenté m'a permis d'envisager des relectures de mes trésors de jeunesse avec mes yeux d'adulte. Cette découverte était d'autant plus enrichissante que son essai se focalise sur les bandes dessinées belges de langue française qui ont égayé les bibliothèques de ma famille originaire du Nord de la France (et donc proche de la frontière belge). Un brin de nostalgie a par exemple pointé le bout de son nez à l'évocation des aventures de Jo, Zette, et Jocko. D'autres BD citées me sont beaucoup moins familières mais permettent d'étayer adroitement les propos de l'auteur.



Ce dernier met en exergue des points qui m'avaient complètement échappé ou à propos desquels je n'avais tout bonnement pas réfléchi : l'influence des milieux catholiques conservateurs, du scoutisme, ou encore des comics des Etats-Unis. Certains décryptages — de la figure du missionnaire jésuite, du discours colonialiste belge — complètent son analyse et j'ai particulièrement apprécié les développements relatifs aux périodiques dans lesquels étaient publiées en premier lieu les bandes dessinées, moi qui suis tant habituée aux BD reliées "one-shots".



Quelques digressions sont un peu trop pointues pour moi, mais je ne peux décemment pas reprocher à Philippe Delisle de traiter en profondeur son sujet. De même, j'ai été un peu déçue que Tintin au Congo ne fasse l'objet d'une analyse que lors de la conclusion de l'ouvrage mais encore une fois, cela tient à mon référentiel et j'ai été ravie d'en apprendre plus sur des BD ou sur des dessinateurs qui manquaient à ma culture.



Quelques mots sur la forme car celle-ci rend la lecture agréable : l'utilisation à juste dose des code typographiques d'Hergé est très appréciable, cela rend tout de suite le livre très attrayant ! D'ailleurs, mon cher et tendre ne s'y est pas trompé : "ça ressemble à du Tintin !" s'est-il exclamé lorsque je lui ai montré La BD au crible de l'histoire arrivée dans notre boîte aux lettres. Par ailleurs, l'insertion de cases ou de planches extraites des BD citées facilite la compréhension des éléments analysés.



La BD au crible de l'histoire nous rappelle que le neuvième art et son influence ne doivent pas être négligés d'un point de vue historique. Tout comme un film ou une série télévisée, la BD agit aussi comme "un vecteur d'idées, de clichés ou de valeurs". Il est donc temps d'employer davantage cette très belle expression utilisée à maintes reprises par Philippe Delisle : celle de "littérature dessinée".
Lien : https://www.chezlaurette.org..
Commenter  J’apprécie          61
Milou, Idéfix et Cie : Le chien en BD

Qu'il soit à quatre pattes ou debout, seul ou avec son maître, sérieux ou gaffeur, le chien a une place de choix dans la bande dessinée francophone. Tout au long des dix chapitres (et quelques variations) les auteurs font le parcours des canidés dans l'univers des bulles.



Voilà une monographie intéressante : "le chien en BD". Les auteurs dressent le portrait du chien dans le 9ème art, mais pas seulement. S'il est question de nos amis les chiens (Milou, Pif, Bill), chaque chapitre aura droit à une variation pour placer le livre dans un contexte social (le chien dans l'histoire, de l'Antiquité au Far-west; De Barry à Laïka, des héros en chair et en os).

On voit que le livre est documenté, les auteurs s'appuyant aussi bien sur l'histoire de l'art que sur l'histoire pour illustrer leurs propos. C'est là sa réussite et son défaut. Les éditions Karthala et sa collection Esprit BD veulent faire ressortir la richesse de ce patrimoline de papier en portant un regard scientifique sur le 9ème art. Si les spécialistes trouveront leurs comptes, le grand lectorat verra un ouvrage fastidieux, bien éloigné de l'image grand public de la bande dessinée.



MILOU, IDEFIX ET COMPAGNIE

LE CHIEN EN BD

AUTEURS : COLLECTIF
Commenter  J’apprécie          30
La BD au crible de l'Histoire

Tout d’abord, je dois m’excuser auprès de Babelio et les personnes gérant cette « Masse critique » que j’aime pour une raison bien simple, elle me permet de découvrir des livres qui ne seraient peut-être pas passés entre mes mains. Celui-ci en fait partie.

On a l’impression d’avoir tout lu ce qui concerne les aventures du plus connus des reporters belges. Eh bien, non, pas tout. Encore faut-il savoir trouver ce que l’on ne voyait pas sous cet angle. Certes, tout le monde sait que le Petit vingtième a vu le début du succès mais doit-on se contenter de cela.

De l’époque de Philippe Sonet on traverse une époque où les éditions belges n’étaient pas celui des bisounours. Exemple ; le travail du dimanche qui a vu le licenciement de Jean Dupuis. On ne s’étonne donc pas de voir a quel point les idées s’affrontaient dans ces milieux de l’édition. Cette marque chrétienne est très bien développée et l’on comprend mieux aujourd’hui les reproches que l’on a pu adresser à Hergé. On lui a tout mit sur le dos au père de Tintin ; racisme, colonialisme et autres. Le pire fut atteint dans les commentaires que provoquèrent Tintin au Congo et l’opus sur la Russie.

Malgré tout, Tintin est et restera l’un des fleurons de la BD belge.

Ce petit fascicule ne se lit pas d’une traite mais doit s’ingurgiter thème après thème. Alors oui, ne nous laissons pas gâcher nos souvenirs de jeunesse où l’on passaient nos jeudis le nez plongé dans Tintin.

Je reviendrai sur ce texte pour peut-être le décortiquer un peu plus.

Commenter  J’apprécie          10
Petite histoire politique de la BD belge de..

Proposé par la Masse Critique Babelio, j'ai souhaité découvrir ce titre car je m'intéresse à la bande-dessinée et au roman graphique mais n'en connais pas vraiment l'histoire et les origines. Bien qu'intéressant, je n'ai pas totalement trouvé mon compte dans ce livre.

Découpé en plusieurs parties : catholicisme, anticommunisme, nationalisme, colonialisme, monarchisme, l'ouvrage, comme son titre l'indique, dresse un portrait de la bande-dessinée belge dans les années d'après-guerre. Découpage intéressant que j'ai finalement trouvé parfois un peu redondant. J'ai donc été passionnée au départ, mais mon intérêt s'est rapidement essoufflé. Beaucoup d'exemples concrets : comment l'anti-sémitisme transparaît dans tel ou tel titre, pourquoi, dans quel contexte etc ... mais ces exemples m'ont peu accrochée et j'aurai aimé plus d'approfondissement de certains thèmes.



L'ouvrage reste tout de même instructif pour qui s'intéresse au sujet. J'y ai "grappillé" plusieurs informations, et pistes à approfondir et compléter par ailleurs.
Commenter  J’apprécie          11
Petite histoire politique de la BD belge de..

Lorsque j'ai vu ce titre, proposé par la Masse Critique Babelio, j'ai eu envie de le découvrir. Novice en matière de bande dessinée, j'aime en lire de temps en temps mais je suis loin d'être une amatrice éclairée. Aussi l'idée que les bandes dessinées et leurs auteurs puissent avoir un apport politique m'a intriguée, et j'ai eu envie d'en savoir plus.



Le livre est articulé en plusieurs points, qui semblent chers à l'auteur : le catholicisme fervent des auteurs belges, l'anticommunisme et le nationalisme. A travers de nombreux exemples détaillés, Philippe Deslile étaye donc la thèse d'un impact social de la bande dessinée sur ses contemporains, par le prisme de ses auteurs.



Il s'agit d'un ouvrage didactique, qui fourmille de renseignements, de sources et de citations. Très bien argumenté, je pense qu'il s'agit d'un excellent support de connaissance pour les étudiants ou les enseignants. Mais en toute honnêteté, pour un simple néophyte, c'est un peu indigeste. C'est un ouvrage qui s'adresse, à mon sens, à un public spécialisé et averti.



Je remercie néanmoins Babelio et les éditions Karthala pour cet envoi très instructif!
Lien : http://mademoisellemalenia.o..
Commenter  J’apprécie          10
Milou, Idéfix et Cie : Le chien en BD

Reçu dans le cadre de Masse Critique (merci beaucoup !!!), ce livre m'a vraiment surprise ! En effet, je n'avais pas regardé attentivement la présentation je suppose, car je m'attendais à un ouvrage très "grand public", ressassant des poncifs sur les chiens les plus connus de l'histoire de la bande dessinée.

Et bien pas du tout ! Ce livre, même s'il reste accessible (oui oui, ce sont des universitaires qui écrivent, mais ils sont très lisibles !) est très pointu et n'est pas un ouvrage de vulgarisation, au contraire. Ce sont des études thématiques précises, qui, parce qu'elles sont axées sur divers angles (sociologique, scientifique...) pourront parler et plaire à tous les amateurs de BD. Parce que oui, en revanche, il me semble que cet ouvrage s'adresse vraiment aux amateurs de BD, ainsi qu'à ceux qui sont avides d'apprendre. Une table des matières précises, comme il se doit pour ce type de travaux, fait également de cet ouvrage un livre agréable à feuilleter, et pas forcément à lire de façon linéaire.

Bref, un titre de qualité, auquel on peut peut-être juste reprocher sa présentation peu alléchante, mais c'est peut-être le prix du sérieux !
Commenter  J’apprécie          10
La BD au crible de l'Histoire

Un ouvrage qui montre, à partir de cas précis tirés de bandes dessinées belges des années 1930-1950, analysés de manière poussée, comment l’historien peut s’emparer de la « littérature dessinée » et quels défis se posent à lui à cette occasion.
Lien : https://www.actuabd.com/La-B..
Commenter  J’apprécie          00
La BD au crible de l'Histoire

Chronique en cours! Je me dépêche!
Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Philippe Delisle (21)Voir plus

Quiz Voir plus

Virus L.I.V.3 ou la mort des livres

L'héroïne communique sur son ordinateur avec

Mondaye
Fryday
Thursday
Sundaye

15 questions
653 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}