La maison que je n’habite plus
La maison que je n’habite plus
couve l’enfance
elle est vide comme un cœur
qui n’aimerait plus
l’abandon la range
comme vieilles planches
désormais inutiles
même dépecée
elle vit dans mes mots
On ne sait presque rien de la ville
de ce col de brume qui l’enserre
ni de ses gens qui la traversent
sans égards pour elle
ni de ce temps compté
qui égare les âmes
on reste là presque aveugle
à tout accomplissement
en retrait
comme un témoin privé de parole
dans l’entre-deux des vies
La main ou la lumière
caresse les mots
l’enfant les loge
au cœur
sans les brusquer
avec une inaltérable
tendresse